21 Janvier 2021
Quand un bateau amarré est ballotté par les vagues ou le vent, des forces très importantes sont en jeu.
Il est exclu d’amarrer un bateau lourd avec une drisse ou une écoute, au risque de faire des dégâts.
En effet, écoutes et drisses se caractérisent par un très faible coefficient d’allongement (élasticité) au contraire des amarres qui peuvent s’allonger de 10% à plus 25 % de leur longueur sous charge.
C’est ainsi qu’une bonne amarre est élastique et permet de soulager les efforts transmis aux chaumards, taquets et autres winches montés solidement à bord.
Elle est aussi souple pour rester facile à manier, même salée, et résistante aux UV.
Concernant le diamètre, il existe un usage qui consiste à ajouter “4” à la longueur du bateau en mètres pour déduire le diamètre des amarres en millimètres. Une vedette de 8 m s’équipera ainsi d’amarres d’un diamètre au moins égal à 12 mm.
A propos de la longueur, avec 4 amarres à bord (deux courtes de la longueur du bateau et deux longues d’une longueur et demie ou de deux longueurs), on peut faire face à presque toutes les situations. Si on ajoute à cela un tambour de sangle d’une cinquantaine de mètres, on est paré !
Celles faites en polyamide -nylon-, sont les plus élastiques.
En revanche, côté résistance à l’abrasion et coût, le polyester l’emporte haut la main, mais offre un module d’élasticité plus faible.
Enfin, les amarres polypropylène flottent, mais leur résistance à l'abrasion et aux UV s’avère plus réduite.
Pour finir, sur les classiques, on trouve des amarres en câbles de fibres naturelles. Il s’agit en général de chanvre ou de sisal, que l'on rencontre aussi en… revêtement de sol.
Ces différents matériaux autorisent trois manières de construire des amarres.
Les amarres toronnées
Les amarres toronnées sont des cordages composés de 3 ou 8 torons. Les amarres 8 torons permettent des épissures destinées à les assembler avec des chaînes de mouillage ou de corps-mort. Le 8 toron est nettement plus élastique que le 3 torons.
Les amarres toronnées sont faciles à épisser.
Les amarres tressées
Le tressage s’apparente à la réalisation d’un “scoubidou” à la différence du toronnage qui s’obtient par enroulements de fibres en torons eux-mêmes torsadés entre eux en câble. 12 à 18 fuseaux sont tressés puis protégés ou non par une gaine.
Le premier avantage des amarres tressées, c’est le confort. Elles ne “coquent” pas (coquer, c’est ce qui rend impossible à lover un câble sans lui imprimer une légère rotation). Ces amarres, gainées, sont particulièrement agréables en main.
Les amarres à double tresse
L’utilisation de cette technique de fabrication permet de réaliser une tresse à l’aide de fuseaux eux-mêmes tressés.
Ces amarres sont très souples et maniables et résistent bien à l’abrasion.
Pour allonger la durée de vie des amarres, le navigateur soigneux peut réaliser ou faire réaliser des gaines (ou sur-gaines pour les amarres à double tresse) qui demeureront, à poste, aux points de ragage usuels.
Ces gaines jouent le rôle de pièces d’usure avant que ne soit attaquée la structure de l’amarre.
Dans le même ordre d’esprit, le montage d'amortisseurs mécaniques sur les amarres, habituellement utilisés lors des périodes d’immobilisation du bateau, limitera considérablement les efforts transmis au bout et ainsi leur durée de vie.
Terminer proprement ses amarres et maintenir leurs extrémités propres évitent qu’elles ne se détoronnent ou que les tresses ne se défassent.
Si la surliure forme la terminaison traditionnelle, pour les moins patients, un briquet et quelques tours d’adhésif permettent de finir un bout et de limiter la dégradation de son extrémité.
Une terminaison “constrictor” s’apparente à un nœud de cabestan réalisé sur la gaine d’une amarre et permet la finition facile et propre d’une double tresse.
Enfin, le rangement des amarres s'effectue sous la forme de glènes, l'amarre bien lovée, pas trop serrée sans coque ni nœud ni pli.
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