ActuNautique.com

Les eaux noires (2/3) : Le système de rétention des eaux noires à bord

Le confort à bord passe par une installation sanitaire fonctionnelle. Le système de rétention des eaux noires et les toilettes constitue des éléments pouvant poser des problèmes, disons désagréables, à bord. Quelles solutions et quels trucs d’installation retenir ?

Un système conforme simple comprends un ou plusieurs WC marins, une cuve/réservoir à eaux noires et les différentes vannes nécessaires au fonctionnement de l’ensemble.
Sachant qu’un individu produit environ 10 L d’eaux noires par jour, veillons à bien dimensionner l’ensemble.

Un réservoir obligatoire après 2008

Sur un navire conforme à la réglementation, construit après 2008, le réservoir à eaux noires est obligatoire.
Montables en cloison ou en fond de cale, les réservoirs à eaux noires offrent des capacités comprises entre 40 et 150 litres.

En général réalisés en PE rotomoulé, ils comportent un orifice de vidange accessible depuis le pont, un autre au niveau de la flottaison permettant la vidange en mer, un orifice d’entrée et une ventilation permettant de compenser l’aspiration au pompage et les effets de siphon lors des vidanges.

Les modèles les plus importants, montés en fonds de cale, nécessitent l’emploi de WC électriques et d’une pompe de relevage pour la vidange. En effet, le niveau de la cuve se retrouve alors sous la flottaison.
Les pompes de relevage fonctionnent avec des flotteurs qu’il faut impérativement nettoyer régulièrement pour éviter la panne.

Vidange gravitaire ou relevage

Les réservoirs montés verticaux (en général près d’un des WC du bord) sont remplis via les pompes manuelles ou électriques de ces appareils et vidangés au port via une pompe, ou en mer par gravité.

Tous les types de réservoirs sont équipés d’une vanne trois voie permettant d’autoriser ou non la sortie des liquides vers l’extérieur.

Les canalisations issues des WC sont également équipés d’une telle vanne permettant de moduler l’expulsion vers le réservoir ou les flots bleus.

Conseils de montage et d’utilisation.

  • Pensez à équiper la ventilation d’une soupape, ou mieux d’un filtre, afin d’éviter la remontée d’odeurs venant du réservoir.
  • Pensez toujours aux effets de niveau d’eau dans votre installation. Sur les conduites reliant le réservoir et le WC au passe coque, réalisez une boucle dont le point culminant se trouve plusieurs dizaines de centimètres au-dessus de la flottaison, afin d’empêcher l’entrée d’eau de mer dans le système qui ferait refouler le contenu de votre réservoir dans les WC puis dans les fonds… Un clapet anti-retour offre la même sécurité mais s’encrasse davantage qu’une simple boucle bien dimensionnée. Sur les voiliers, tenez compte de la gîte pour dimensionner la hauteur des boucles.
  • Réalisez un entretien préventif régulier du système et plus particulièrement des flotteurs de déclenchement de la pompe de relevage si vous en disposez. En charter, les flotteurs sont nettoyés à chaque retour afin d’éviter au maximum les dépannages assez désagréables à réaliser.

Remplissez de temps à autre de vinaigre les cuvette des WC manuels, puis pompez pour le faire entrer dans le corps de la pompe afin de la remplir.

  • En cas de problème, un aspirateur de chantier peut rendre l’intervention moins désagréable, en permettant de vidanger le WC récalcitrant.
  • Si vous devez intervenir sur un WC électrique, déconnectez-le des batteries avant d’y mettre les doigts et portez des gants étanches. Les broyeurs peuvent vous faire très mal.
  • Gardez à l’esprit qu’un WC électrique consomme moins d’eau qu’un manuel et remplit donc moins vite le réservoir à eaux noires.
  • Informez l’équipage du principe de base de l’utilisation d’un système marin : rien d’autre que ce qui a été ingéré ne doit se retrouver dans le système.

 

Partager cet article

Repost0