7 Septembre 2023
Cet été aux Glénan, le taux de contamination par la bactérie Escherichia Coli a fait interdire la baignade dans l’archipel. Cette contamination par une bactérie venant des défécations humaines dans ce cas précis, a permis de remettre sur la table la question de la gestion des eaux usées pour les bateaux de plaisance.
Dans le nautisme, les eaux noires, ça ne concerne jamais personne en fin de compte, chacun préférant partir du postulat que si peu de matière, dans autant d'eau - à la façon Fukushima - forcément, ça n'aura pas d'impact. Et pourtant, l'exemple cet été des Glénan, et auparavant de Porquerolles démontrent le contraire !
Si de plus en plus de ports s’équipent de dispositifs de récupération, ceux-ci restent très peu utilisés par les plaisanciers qui finalement, trouvent plus simple et plus rapide de tout rejeter à la mer, à l'occasion d'un petit crochet vers le large, avant de rentrer au bercail.
Pourtant, les eaux de cale sont notoirement connues pour être nocives pour l’environnement, puisqu’elles peuvent contenir des huiles et du carburant ; et les eaux noires, qui sont le résultat des rejets des toilettes sur les bateaux, peuvent avoir elles aussi des conséquences néfastes sur l’environnement, et même mettre en danger notre propre santé comme nous l’ont prouvé les événements des Glénan.
Mais même si la question est revenue à l’ordre du jour, la majorité des plaisanciers, s’ils font attention avec les eaux de cale, ne s’inquiètent pas de rejeter en mer les eaux noires, pensant que puisqu’il s’agit de déchets naturels, qui nourriront les poissons, et qui seront in fine dilués dans l’eau, ils ne poseront pas de problème.
Mais tout cela repose sur un postulat supposant que les déchets organiques ne peuvent pas polluer, ce qui est totalement faux.
Les excréments humains sont pourtant des polluants tenaces et notoires dans nos océans. Ils sont toxiques, puisqu’ils peuvent impacter la santé humaine et dégrader les conditions de vie des milieux océaniques. Et contrairement aux idées populaires, ils ne sont pas si biodégradables que ça, puisque près des côtes, ils persistent un certain temps dans l’environnement, et résistent aux dégradations biologiques naturelles dans l’eau.
Et plus largement, les déchets organiques sont directement responsables de la disparition de nombreuses espèces et de la dégradation des milieux marins.
Alors que les avancées techniques permettent au nautisme d’être de moins en moins polluant, notamment avec l’arrivée en fanfare de moteurs électriques, la technologie seule ne peux pas régler tous les problèmes de pollution engendrés par les activités nautiques, notamment quand les plaisanciers eux-mêmes ne sont pas renseignés sur l’impact de leurs propres déchets.
Notons par ailleurs que seuls les bateaux construits à partir de 2008 sont obligatoirement dotés d’une cuve pour recueillir les eaux noires, et qu’ils ne représentent qu’un quart de la flotte.
L'Organisation Maritime Internationale (OMI) prévoit pourtant depuis 2003 des règles strictes concernant les eaux usées des navires, avec la 4e annexe de MARPOL.
A l'attention des plaisanciers qui ne s'inquiètent donc pas de rejeter en mer leurs eaux usées :
Il est à noter que les systèmes de traitement des eaux usées sur les bateaux son généralement chers et encombrants, et qu'on n'en trouve donc finalement très peu.
Les eaux noires (2/3) : Le système de rétention des eaux noires à bord - ActuNautique.com
Le confort à bord passe par une installation sanitaire fonctionnelle. Le système de rétention des eaux noires et les toilettes constitue des éléments pouvant poser des problèmes, disons ...
Mais en définitive, alors que peu de navires de plaisance disposent de systèmes de traitement et qu'il est rare que les plaisanciers s'éloignent à plus de 12 milles nautiques des côtes ; en fin de journée, peu sont les navires qui s'arrêtent pour pomper leurs eaux noires à la station. Que ce soit le temps d'attente, le désintérêt qu'on y trouve ou simplement la "flemme". La plupart des plaisanciers ne s'inquiètent pas de rejeter en mer, et à moins de 12 milles des côtes, leurs eaux noires non traitées, pas même soucieux d'être pris sur le fait.
A l'heure où la pollution humaine est déjà responsable de la disparition d’écosystèmes entiers, des gestes simples comme le respect des règles mises en place ou le pompage régulier des eaux noires dans des ports disposant de dispositifs de récupérations, devraient pourtant être évidents.