16 Mai 2021
Les marins de la Transat en Double - Concarneau - Saint-Barthélemy ont bien mérité l’alizé et le ciel bleu dont ils bénéficient depuis ce dimanche. « Ça fait du bien de glisser un peu moins penché, on commençait à se métamorphoser en dahu », plaisantent Gildas Mahé et Tom Dolan (Breizh Cola). « On peut enfin manger peinards, faire un peu sécher les affaires. »
Comme le dit Martin Le Pape (Gardons la Vue), « la vie est belle » à bord des Figaro Bénéteau 3 engagés dans la Transat en Double – Concarneau – Saint-Barthélemy.
Sous le soleil enfin retrouvé, les duos de navigateurs profitent d'un alizé salvateur pour viser sous spi et à vive allure le waypoint (marque de parcours virtuelle) de La Palma aux Canaries. Les (nombreux) favoris sont dans le match pour entamer cette nouvelle phase plus stratégique, Loïs Berrehar et Tom Laperche (Bretagne – CMB Performance) en tête.
« Soulagés, c’est le mot du jour. C’est cool de retrouver du confort à bord. Jusqu’ici ça secouait beaucoup donc on était un peu limités à l’essentiel. La vie à plat change tout, par exemple on peut prendre le temps de regarder ce qu’il y a dans sa cuillère avant de la mettre en bouche », écrivent Julien Villion et Nils Palmieri (TeamWork). Arthur Hubert (MonAtoutEnergie.fr) est également aux anges : « On glisse sous spi pour gagner dans le sud. On a retrouvé du ciel bleu et ça, c’est vraiment une bonne nouvelle. On a pu se changer pour la première fois depuis le départ. Clément est à la barre en short et t-shirt. C’est de la balle ! »
Certains duos sont moins à la fête, à l’instar de Yannig et Erwan Livory (Interaction), 18e à plus de 100 milles des leaders. « Nous avons eu des petites galères au passage du cap Finisterre, dans le coup de vent », raconte Yannig, qui participe pour la dixième fois à l’épreuve. « Il y avait deux-trois bricoles à effectuer, notamment un trou dans le génois qu’il a fallu réparer. Maintenant, nous allons récupérer un peu après ces premiers jours à se faire tabasser. »
En avant de la flotte, onze bateaux naviguent à près de 12 nœuds en file indienne. Toujours en tête, Loïs Berrehar et Tom Laperche (Bretagne – CMB Performance) sont en grande forme. « Nous avons le moral. On profite du moment mais on ne mollit pas car il y a un bon paquet d’énervés pas loin derrière ! C’est stressant mais on le vit plutôt bien », disent-ils. « On se croirait dans un speed test de Lorient ou de Port-la-Forêt (pas de jaloux) », notent de leur côté Julien Villion et Nils Palmieri (TeamWork), avant d’exposer les enjeux à venir : « Le rythme va s’accélérer mais rien d'invivable, ça va être progressif, même si la densité du groupe de tête fait qu'il n'y a pas le droit de se relâcher. On commence à bien bosser sur la suite de la route. Il va falloir bien contourner l'anticyclone pour faire route vers les Canaries. » Ce soir, le vent va se renforcer au sud du Portugal pour atteindre 15 à 20 nœuds, et encore un peu plus dans la nuit, selon les prévisions de Météo Consult. Les Figaro Bénéteau 3 vont filer à belle vitesse.