14 Mai 2021
Ce vendredi, les duos de Figaristes ont tiré des bords le long de la côte espagnole, afin de franchir dans la soirée le redouté cap Finisterre.
Se profile maintenant une nuit compliquée dans un vent soutenu. Les deux leaders, Guyot Environnement – Ruban Rose et Bretagne – CMB Performance, sont au coude-à-coude, suivis par une meute compacte.
Du soleil, de la douceur, des belles glissades sous spi, des vitesses à deux chiffres, une navigation à plat… C’est exactement tout ce que les 36 marins de la Transat en Double - Concarneau - Saint-Barthélemy ne vivent pas actuellement. Mais c’est aussi leur perspective à moyen terme (probablement dimanche matin), et ce qui leur donne du baume au cœur.
Les mots qui caractérisent le mieux les 48 premières heures de cette Transat en Double Concarneau Saint Barth sont assurément «penchées», « trempés» et « inconfortables».
Aujourd’hui, les duos ont fait face à un renforcement progressif du vent qui a tourné au secteur sud-ouest, c’est-à-dire pile dans l’axe de leur route pour atteindre le cap Finisterre (au nord-ouest de la péninsule ibérique). Ils ont ainsi dû affaler le gennaker et repasser sous foc.
Les 13 premiers concurrents ont tiré des bords au ras de la côte. « Nous faisons du près sous les falaises, c’est très beau même si ça manque un peu de soleil. Cette navigation demande beaucoup d’énergie », racontait Corentin Douguet (Quéguiner – Innoveo). Le témoignage de Guillaume Pirouelle (Région Normandie) allait dans le même sens : « C’est fatiguant tous ces virements où il faut matosser tous nos sacs à chaque fois. Mais bon c'est pour doubler les petits copains donc ça vaut le coup ! On ne lâche rien pour rester au contact. »
En cette fin d’après-midi, les Figaro Bénéteau 3 bataillent dans un vent de 25 nœuds, avec des rafales entre 30 et 35 nœuds. Tout le groupe de tête a choisi l’option « intérieur DST », c’est-à-dire un passage entre le DST (Dispositif de Séparation de Trafic, rail des cargos) et la côte. Il y a au moins une exception : Violette Dorange et Alan Roberts (Devenir) passent dans l’ouest de cette zone interdite à la navigation pour, ils l’espèrent, profiter les premiers d’une bascule du vent. Ils rallongent la route par rapport aux concurrents de devant, mais ils vont aussi plus vite. La course au large est toujours une question de compromis…
Au pointage de 17 heures, deux duos emmenaient la flotte, quasiment à égalité parfaite en distance au but : Pierre Leboucher / Thomas Rouxel (Guyot Environnement – Ruban Rose) et Loïs Berrehar /Tom Laperche (Bretagne – CMB Performance). Dans un message envoyé aujourd’hui, on constate que Tom a la pêche : « On est dans le rythme. On mange bien. Le bateau est nickel. C’est le dernier coup de pression avant le large du Portugal. On attend la glisse, on pourra sûrement choquer les écoutes demain soir », écrit-il. Les écarts restent faibles : seulement 5 milles séparent les leaders du duo Élodie Bonafous / Corentin Horeau (Bretagne - CMB Océane), 12e à 17h.
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