Nautisme et Yachting - Fragilisé par la pandémie de COVID-19, le chantier naval Construction Navale Franck Roy a été placé le 2 juin 2021, à la demande de son dirigeant, en redressement judiciaire par le Tribunal de Commerce de la Roche sur Yon. Pour ActuNautique, son gérant revient sur les évènements ayant mené à cette situation et évoque ses perspectives de relance.

Créé il y a plus de 20 ans à La Rochelle, le chantier naval Franck Roy a été repris en décembre 2019 par Romuald Tuffery, jeune entrepreneur vendéen. La cession se montrait prometteuse. En effet, le salon nautique de Paris 2019 avait été concluant pour la nouvelle équipe, qui enregistrait déjà de nombreux contacts qualitatifs malgré la crise des gilets jaunes paralysant la capitale à cette période. Cependant, la pandémie apparue en 2020 a rebattu les cartes, conduisant à l'annulation de 11 salons sur les 12 programmés par le chantier.

Romuald Tuffery explique la situation sur ActuNautique.com : « En 2020 nous devions participer à plusieurs salons en France et à l’international. Malheureusement, les annulations en cascade et les confinements successifs ont compromis nos projets et ont fragilisé la santé financière de l’entreprise. Les commandes enregistrées au Nautic n’ont pas suffi à couvrir les frais inhérents à la pérennisation de notre production. La crise est arrivée lorsque nous avions le plus besoin d’aller à la rencontre de notre marché et de nos clients potentiels. D’autre part, notre business model portait sur le développement d’un nouveau mode de distribution international. Les démarches ont été paralysées par la crise mondiale, rendant non opérationnel le lancement de notre réseau de concessionnaires à l’étranger. De surcroît, peu d'aides ont été accordées par l'Etat aux TPE de moins de deux ans pour faire face à cette pandémie, période où toute prospection fut compromise. En parallèle, nous devions intégrer un bâtiment parfaitement adapté à la fabrication de nos bateaux dès janvier 2020. Cependant, l’entreprise sensée nous céder sa place a tardé à quitter les locaux pour des raisons administratives. Les conditions de fabrication ont été parfois mises à mal et occasionné des pertes. Cette succession d’évènements indépendants de notre volonté a fortement impacté les finances de l’entreprise et ralentit tous nos projets de développement. »

Seol 27 : un canot à moteur qui porte les espoirs du chantier 

Romuald Tuffery et son équipe de 10 salariés annoncent être prêts à rebondir. Pendant qu’ils avancent sur le déploiement du réseau de revendeur à l’international et qu’ils poursuivent sa recherche d’investisseurs, le bureau d’étude s’active pour sa part dans le développement de nouveaux modèles.

Parmi eux, le Seol 27, grand frère du Seol 18 sorti par le chantier en 2004. Dessiné en collaboration avec l’architecte Gildas Plessis, ce bateau à moteur de style néoclassique a de quoi séduire en effet ! Ce canot automobile en plein développement n’attend plus que son futur propriétaire. Son premier acquéreur aura la chance de participer pleinement à la finalisation de sa conception pour en faire le bateau de ses rêves.

Romuald Tuffery conclut : « L’équipe du chantier est soudée et souhaite par-dessus tout conserver l’esprit et le savoir-faire que représente notre entreprise. Le placement en redressement judiciaire est la meilleure solution pour assurer l’avenir de l’entreprise et des salariés. Il nous permet de stabiliser notre situation quelques semaines le temps de valider plusieurs commandes de Solenn 27 et de trouver des investisseurs. Nous souhaitons nous appuyer sur des bases solides pour pérenniser l’entreprise et continuer à construire de beaux bateaux durant de longues années. »