Des montagnes aux sommets enneigés dont les contreforts tombent à pic dans une mer turquoise, des roches acérées aux coloris embrassant toute la gamme des bruns et des rouges, des mouillages déserts, sans âme qui vive…
Si un tel programme vous parle, embarquez avec nous pour une croisière d’une semaine en Corse, au départ d’Ajaccio et en direction de la réserve de la Scandola.
 

La Corse, l'île de beauté, porte particulièrement bien son nom. Une île montagneuse et peu dense qui possède des côtes sauvages aux paysages éblouissants. Pour profiter pleinement de cette île merveilleuse, nous avons décidé de ne pas suivre la route traditionnelle des charters, la route sud. 
Cette route qui conduit les voiliers d’Ajaccio, via Propriano à la majestueuse et profonde calanque de Bonifacio concentre près de 80 % des visiteurs maritimes.
Nous avons voulu éviter les foules et sommes partis vers le nord.
 

La croisière vers la Scandola dans ses grandes lignes
Nous sommes deux couples avec 4 petits enfants à bord de ce catamaran Bali 4.8 (14 m) proposé à la location par Dream Yacht Charter dans un état neuf.
La croisière que nous avons choisi de réaliser, sans skipper, va nous mener dans un parc naturel et le long d’une côte découpée où les escales à terre sont possibles mais les ports sont rares.
Ce n’est pas pour nous déplaire car nous affectionnons particulièrement la possibilité de pouvoir vivre quelques jours, loin de tout et de tous !

Le bateau que nous avons booké chez Dream Yacht Charter, un Bali 4.8 s’avère particulièrement adapté à ce mode de croisière tant sa gigantesque autonomie dans tous  les domaines (eau sur dessalinisateur, générateur, énorme pack de batteries de service, 2000 L d'eau douce, 1000 L de gazole) lui autorise de longues croisières sans toucher un port.
 

Nuit 1, mouillage, anse de Sainte-Barbe, Isolella. 5 MN depuis le port d’Ajaccio, une heure.

Dès l’embarquement terminé à la base Dream Yacht Charter d’Ajaccio , nous quittons le port pour une première nuit au mouillage.
Nous nous dirigeons vers l’anse de Sainte-Barbe.
Une baie ouverte au nord, bordée d’une plage de sable fin. Un fond de sable de bonne tenue. Un restaurant sur la plage. Dans l’anse voisine, quelques bouées de mouillage publiques sont installées.
Isolella est un mouillage très fréquenté par les embarcations locales en journée. La zone est boisée, avec de très belles villas nichées dans les hauteurs. C’est la banlieue chic d’Ajaccio.
Coucher de soleil dans la mer.
Mouillage calme, fonds de sable de bonne tenue. Quelques bouées de mouillage, aucun bruit.
Pas de vent.
 

Nuit 2, mouillage à Portu a Liccia, 33 NM, 5 heures.

Nous décidons de réaliser le lendemain une longue journée de navigation pour nous approcher du golfe de Porto et choisissons de mouiller à Portu a Leccia.
C’est une calanque déserte et assez découpée, bordée de spectaculaires falaises finissant dans la mer. Une petite crique de galets est accessible en dinghy. A terre, pas de services et absolument personne.
Crique ouverte à l’ouest. Nous avons mouillé dans le fond , près de la côte avec un mouillage arrière pour éviter toute surprise !
Pas de vent. Mouillage dans 8-9 m d’eau claire sur sable et roche de tenue moyenne. Très beau mouillage de beau temps par faible vent d’ouest. Protection acceptable des autres directions. Coucher de soleil dans la mer.
 

Nuit 3, mouillage à Ficajola, Piana, 7 MN, 1 heure 15.

Après la longue journée précédente, nous choisissons de ne naviguer qu’une petite heure.
Nous avons des petits à bord et la longue journée d’hier, en mer, impose de leur dégourdir les jambes. Ficajola est une petite calanque qui appartient aux fameuses calanches de Piana. La côte qui s’étend depuis le Capo Rossu est déserte et inaccessible. Les falaises acérées se succèdent dans un dégradé d’ocre et de rouges.
Le Capo Rossu marque l’entrée sud du golfe de Porto.
La calanche est bordée de quelques cabanons et d’un ourlet de sable à gros grains.
La nuit venue, l’ensemble est désert, calme et tranquille. 
La calanque est ouverte à l’ouest et il n’y a pas de vent cette nuit.
Fond de sable de très bonne tenue. Mouillage dans 4-6 m d’eau limpide.
Mouillage ouvert au nord, est et ouest.
 

Jour 4, mouillage à Porto Marina, golfe de Porto. 3 nm, ½ heure.

L’autonomie du bateau est parfaite, mais nos stocks de provisions baissent ! Nous décidons de nous arrêter à Porto. C’est un petit village de pêcheurs reconvertis au transport touristique de passagers. Les professionnels du day-tour s’alignent comme à la parade. Quelques restaurants et boutiques touristiques à terre.
Le port n'accueille pas les voiliers qui restent au mouillage dans la baie.
Mouillage dans ⅚ m d’eau sur fond de sable de très bonne tenue. Beaucoup de place pour éviter et très peu de monde. Nous avons mouillé à 1 NM du port vite rejoint avec notre dinghy, véritable semi-rigide, même pas à la peine avec ses 8 passagers grâce à son vaillant moulin de 5 HP ! Quelle différence entre 2 et 5 HP !
 

Jour 4, mouillage à marina d’Elbo, réserve de la Scandola, 15 NM, 3 heures.

Nous mettons en route à 11 heures en direction de la réserve de la Scandola pour le mouillage de Marina d’Elbo. Seul y est autorisé le mouillage de jour.
Le nom de cette crique sauvage porte à confusion, pas de marina, ni rien d’humain, à part un campeur kayakiste dissimulé dans le maquis…
Les quelques 15 NM comptent, à notre avis, parmi les plus spectaculaires de la méditerranée. Si les paysages des îles éoliennes, de la côte Dalmate ou des Cinque Terre ne manquent pas de charme, l’empreinte huma    ine y est présente.
Ici, dans la Scandola, pas l’ombre d’une installation à terre. La côte s’offre aux regards telle qu’elle est depuis des millénaires. Nue, rouge, ocre -brun et baignant dans une eau digne des plus limpides des eaux caribéennes...
Mouillage de jour, serré, dans 8 m d’eau. Pas d’image aérienne, l’usage des drones étant expressément interdit dans la réserve.

Nuit 4, Anse de Focolara, au sud de Punta Rossa, 2 NM, 1/2 heure.

Pour finir cette longue journée, nous nous déplaçons de 2 NM au nord pour rejoindre l’Anse de Focolara.
Le spot est charmant, ouvert à l’ouest et au nord et bordé de hautes falaises et d’une petite crique de galets. On attend peu de vent et nous y mouillons dans 5-6 m d’un fond de sable et de roches. Coucher de soleil dans la mer.
 

Dauphins à Girolata !

Le lendemain, après ces envoûtants paysages sauvages, l’envie d’une petite journée de plage de sable se fait sentir. Deux options en redescendant vers Ajaccio, la plage d’Arone, trop proche de notre mouillage précédent, et celle de Lischia, nettement plus au sud.
Départ matinal sous un léger crachin et cap au sud en longeant une dernière fois  les côtes escarpées et spectaculaires de la scandola et ses îlots, Palazzu, Gargalu, Garganellu.
Nous décidons d’infléchir notre course vers le fond du golfe de Girolata.
Au milieu de cette large baie au fond de laquelle les sommets montagneux portent encore une cape de neige, des hurlements jaillissent de l’avant !
Des dauphins !
Quatre petits enfants surexcités et quelques adultes pas moins exultant se tent à l’avant pour voir ces cétacés jouer à 2 mètres de nos étraves. Nous avons mis en panne pour ne pas les déranger et, après une demi-heure, une vedette à passagers en provenance de Porto arrive vers nous et déclenche une folle ruée des dauphins dans son sillage. Nous restons sur place, un moteur en avant l’autre en arrière, tournant sur nous même, tandis que la vedette tourne autour de nous, poursuivie par une dizaine de dauphins joueurs bondissant sans cesse !
Que valent ces instants, que seule autorise la navigation, comparés à une triste visite dans un marineland ?
 

Jour 5, Baie d’Arone, 15 NM, 3 heures.

Nous nous arrêtons pour déjeuner à Arone et prenons un coffre appartenant à un des restaurants de la baie. La plage est belle, on entend un peu le brouhaha de la civilisation...
Le mouillage de Porto Arone est ouvert au sud et à l’ouest. Sur les cartes, son fond semble offrir une protection d’ouest. Dans les faits, une ligne de bouées en interdit l’accès.
 

Nuit 5, Baie de Lischia, golfe de Sagone. 17 NM, 2 heures.

Nous remettons en route pour arriver, en fin de journée, à Lischia, une petite station balnéaire populaire avec ses petits immeubles sortis tout droit des années 1970 mais situés juste au bord d’une plage de sable fine aux eaux claires. 
La fond de la baie, réservé à la baignade, est défendu d’une ligne continue de bouées. Les locaux disposent, au sud de la baie, de corps-morts privatif.
Nous mouillons dans 10 m d’eau au nord de la zone de corps morts.
Mouillage très ouvert à l’ouest sur fond de sable de bonne tenue. Peu de vent.
Le mouillage étant aussi stable que le temps, la plage nous attend !
Nous avons choisi la partie nord de la plage qui mixe sable fin et rochers riches en crabes et coques qui font le bonheur des enfants.
 

Nuit 6, Cala d’Orzu, ouest de Capo di Muru. 30 NM, 5 heures.

Pour notre dernière nuit au mouillage de cette belle croisière, nous nous dirigeons vers le sud, et contournons le capu di Muru et ses écueils affleurant qu’il ne devait pas faire bon de croiser de nuit, du temps de la marine à voile pour mouiller à Cala d’Orzu, en face de la plage de Lunavaccia.
Au programme, des eaux claires et cristallines qui n’ont rien à envier avec celles du bout du monde, des fonds de sable d’excellente tenue, une côte boisée et quasiment vierge et, sur la plage, deux paillotes accueillantes et plébiscitées par la clientèle locale.
Dîner chez le sympathique Yves Féraud, le propriétaire de “Chez Francis”, célèbre paillote, victime, en 1999, d’un préfet incendiaire. Ah la Corse…
Mais, confortablement installés les pieds dans le sable avec le coucher de soleil, que demander de plus ? Repartir pour quinze jours, immédiatement ?
Hélas, le bateau est booké derrière nous et nos obligations de la vie réelle nous attendent...
 

Retour au port et nuit à Ajaccio, 15 NM, deux heures et demi.

Le lendemain matin, direction la plage ou nous avons passé la nuit. Eau claire, chaude et fonds turquoise.
Puis, c’est le moment de rentrer, direction Ajaccio. Le plein à faire, un manœuvre en arrière plus aisée à faire en catamaran quyen petit monocoque compte tenu de la faible largeur de la panne ou est installée la pompe.
Puis, dernière manœuvre pour accoster. Nous sommes déroutés sur le quai d’honneur, destiné théoriquement aux grands yachts qui nécessiteraient de trop lourdes pendilles et ou l’on mouille pour venir se mettre cul à quai.
 

Bien qu’ayant sillonné les Antilles dans toutes les directions possibles, ainsi que la Grèce, la Turquie, la Croatie, les côtes françaises, cette découverte de la corse nous a bouleversé.
Remettant en cause la profonde certitude que nous avions que la France, si ses côtes sont belles, pouvait souffrir la comparaison de bien des endroits du monde.
De retour et sous le charme de cette île sauvage et attachante, nous ne pensons qu’à y retourner avec Dream Yacht Charter !