26 Janvier 2023
La plus impressionnante des initiatives de décarbonation du monde des Superyachts est celle menée par le chantier San Lorenzo, qui annonce un yacht "net zéro" à l'horizon 2027.
C'est une bonne chose qu'un leader de ce secteur parfois décrié montre l'éexemple et affiche une feuille de route claire. Quoi de plus clair qu'un tel objectif, quand celui-ci est précédé de plusieurs projets déjà bien engagés.
Pourquoi San Lorenzo ? Le chantier n'en est pas à son coup d'éssai étant à l'origine du premier yacht diesel électrique hybride, le SL106, lancé en 2015.
Depuis, San Lorenzo a été sélectionné par l'équipe Américaine de la coupe de l'America 2024, Blue Magic, pour la construction de son chase boat hybride diesel-hydrogène, en collaboration avec Volvo Penta (qui annonce un partenariat avec Bénéteau sur un NC37).
Sur la feuille de route de Saqn Lorenzo, figure également, pour 2025, le lancement d'un bateau de 50m (50 Steel), en commande, dont tous les services seront alimentés par une pile à combustible à hydrogène.
Pour l'année suivante, le chantier propose un concept hybride diesel-électrique sur un navire de la même taille (pile à combustible alimentant et les services et les moteurs électriques). Un tel navire circule à l'électrique dans les zones réglementées et au diesel ailleurs.
Enfin, le but ultime de cet ambitieux plan de développement technique consiste à mettre à l'eau, en 2027, un navire entièrement propulsé à l'éthanol vert. Des piles à combustible au méthanol (des versions géantes des piles Efoy que nous avions décrit ici) délivreront l'énergie nécessaire aux services tandis que les moteurs thermiques (Rolls-Royce) fonctionneront avec ce même carburant.
Le méthanol "vert" tire l'énergie de sa fabrication d'énergies renouvellables, c'est un carburant aisé à transporter, liquide à température et pression ambiante, qui évite les lourds désavantages logistiques de l'hydrogène. Sa densité énergétique est cependant 2 x inférieure à celle du diesel ce qui implique de disposer de réservoirs deux fois plus importants.
Le méthanol vert est issu de l'ammoniac vert, lui-même issu de l'hydrolyse de l'eau en hydrogène vert.
L'hydrogène est peu aisé à stocker et transformer (700 bars ou -253°C°), l'ammoniac plus aisé (8 bars ou - 33°C) tandis que le méthanol est liquide à température et à pression ambiantes.