Alors que les antifouling non-biocides peinent à imposer leur entrée sur le marché encore dominé par les biocides érodables, un produit fait son chemin sous les lignes de flottaison.

Ce produit, c'est Finsulate.  On lit du pour, on entend du contre avec Finsulate, essayons d'y voir plus clair.

Finsulate est un film autoadhésif pelable, une sorte de velours très ras composé de fibre de nylon stable aux UV et à la température.  

La coque doit être préparée, débarrassé de toute trace d'ancien antifouling ou de salissures et parfaitement dégraissée.

Finsulate France intervient à ce stade après avoir réceptionné la coque et assure la dépose de deux couches de primaire d'adhésion époxy et celle du produit lui-même ainsi que la garantie du produit.

Il se compose de lés de 75 cm de large dont la pose à le plus souvent lieu à la verticale. Les coques à bouchains peuvent recevoir des lés horizontaux. Chaque lé est posée jointive avec sa voisine et le coup de main de l'applicateur Finsulate (un sous-traitant de Finsulate France formé et assuré) nécessaire pour obtenir un résultat soigné. 

À la différence des antifouling érodables, Finsulate ne se désagrège pas, il empêche l'accroche profonde des fouling (durs et mous) sur la coque.

Finsulate n'empoisonne pas le biofilm, mais limite son adhérence. Cette caractéristique implique un entretien à la raclette, un entretien qui peut être effectué avec un masque et un tuba, en scaphandre autonome (plongée bouteille) ou lors d'une mise à terre.

Aux Antilles, Finsulate recommande un nettoyage mensuel pour 3 à 5 fois par an en Méditerrannée.

La contrepartie à ce nettoyage se trouve dans la durée de vie du produit : Finsulate est donné pour une durée de vie de 10 années. A 1000 € la couche d'antifouling érodable pour un bateau de 10 mètres, Finsulate s'amortirait en trois ans. Pas mal pour un produit propre à longue durée de vie, garanti 5 ans contre le décollement.

Quel retour d'expérience pour Finsulate ?

Les retours d'expérience sont variés. Ils ne sont pas unanimement enthousiastes. On sait bien que les heureux ne se manifestent jamais, et que les mécontents se font beaucoup entendre, mais tout de même, trois choses sont certaines. 

• Finsulate nécessite de l'entretien, tous les mois, voire deux fois par mois aux Antilles (mais allez voir l'état des coques des voiliers statiques dans ces eaux), et quatre ou cinq fois, peut-être davantage en Méditerrannée. 
• Finsulate ne pollue pas, en dehors de son recyclage et ne libère pas de poison dans les océans comme les antifouling biocides, c'est un avantage de poids.
• Tous les navires, quels qu'ils soient, voient leur coque se couvrir de fouling dès qu'ils sont immobilisés, tout particulièrement dans des eaux chaudes.

On ne peut pas comparer l'efficacité, dans des eaux chaudes d'un antifouling biocide avec celle de Finsulate. Il faudra évidemment gratter Finsulate souvent. Mais avec ce produit, on limite son impact sur l'environnement.

Comparer l'efficacité d'un antifouling biocide avec celle de Finsulate ou de n'importe quelle solution non-biocide moins efficace revient à comparer l'autonomie d'un véhicule diesel avec celle d'un autre, 100% électrique sans prendre en compte son absence d'émissions de particules et de gaz toxiques. Si on veut profiter de ses avantages, il faut en souffrir les inconvénients...

Finsulate est représenté en France par Marion Padioleau (Blue Innov), lauréat du prix d'innovation du Nautic en 2019.