15 Novembre 2024
Le vent est instable et imprévisible en cette cinquième journée den course. La flotte doit faire face à des grandes zones calmes ou bien des rafales, qui poussent chaque skipper à se montrer d’autant plus vigilant. « On a une instabilité du vent qui est incroyable, j’ai rarement navigué avec du vent aussi instable en force et direction. » assure Paul Meilhat, skippeur du Biotherm.
C’est pourtant bien Benjamin Ferré (Monnoyeur - Duo for a Job) qui a vécu la plus grande frayeur à cause de cette météo : « Je n’avais pas sécurisé ma contre-écoute, le bateau s’est couché du mauvais côté et je me suis dit que c’était fini. » Heureusement, il a remis les choses en ordre et a pu continuer la course. « C’est mon premier gros avertissement. » confie-t-il.
Mais ces conditions n’ont pas été négatives pour tout le monde. Elles ont permis à toute une partie de la flotte de se rapprocher du peloton de tête, resserrant les écarts et rendant la compétition d’autant plus intense. C’est le cas par exemple de Violette Dorange, skippeuse du VeVenir, qui assure : « ça me fait plaisir de revenir, c’est bon pour le moral. » De son côté, Justine Mettraux, skippeuse du TeamWork-Team Snef, c’est elle aussi rapprochée de l’avant de la flotte, mais reste très concentrée : « on a recollé mais la route est encore longue. »
Et chacun sa technique pour tenter de regagner le devant de la course. Jean Le Cam, skippeur de Tout Commence en Finistère – Armor-Lux, a de son côté choisi une route plus à l’Est, se rapprochant d’avantage des Canaries. Il explique : « Dans la vie, il faut oser, le doute doit faire partie de la performance ! »
Mais l’optimisme n’est pas le même partout et Maxime Sorel, malgré tous ses efforts pour continuer, a été contraint par sa blessure d’abandonner la course. « Je ne peux pas continuer, j’abandonne mon deuxième Vendée Globe. » a-t-il déclaré en début d’après-midi depuis Madère. Le skippeur s’était blessé à la cheville en début de course en tentant de résoudre un problème avec son hook, et avait vu la blessure se détériorer jusqu’à ce qu’elle l’oblige finalement à renoncer. Il devrait rapidement passer des radios pour constater de l’état de sa cheville et recevoir les soins appropriés. Premier à abandonner ce vendée Globe 2024, le skippeur a tout de même assuré : « J’ai donné tout ce que je pouvais. Je vous laisse imaginer ma souffrance physique et mentale. Le positif malgré la trop grande frustration, c’est que cela va me booster pour la suite. »
Le moral de la flotte varie donc énormément selon les endroits et pour ceux qui font encore face à des problèmes techniques, il faut encore se concentrer sur les réparations. Conrad Colman, skippeur de MS Amlin, a donc décidé de faire route vers les Canaries, pour les réparations qu’il doit effectuer et Szabolcs Weöres, skippeur de New Europe, continue à avancer en espérant pouvoir faire de même alors qu’il sort enfin de la dépression qui le ralentissait, tout comme Jingkun Xu, skippeur de Singchain Team Haikou. Ce dernier assure d’ailleurs qu’il va mieux après sa blessure à la cheville au premier jour de la course. « Je continue à prendre un traitement mais ça va beaucoup mieux. J’ai l’impression que c’est derrière moi ! »