14 Novembre 2024
Quatre jours après le départ de la course, les skippers ont déjà rencontré d’innombrables imprévus à l’approche de Madère et ça ne va pas en s’arrangeant.
Maxime Sorel, skippeur du V and B - Monbana-Mayenne est toujours handicapé par sa cheville blessée et peine à réaliser toutes les réparations qu’il lui faut faire sur le bateau depuis le début de la course. « Des soucis techniques, on peut en avoir plein mais ma blessure à la cheville, ça engendre forcément pas mal de questions. Dès que je pose le pied sur une surface courbée, la douleur est permanente. Ça ne fait qu’enfler depuis le début, malgré le traitement et les anti-inflammatoires. » Le skippeur de 38 ans s’était blessé en début de course en tentant de régler son problème de hook.
De son côté, Szabolcs Weöres, skippeur du New Europe, est également occupé à réparer tout ce qui a été endommagé en début de course. Bénéficiant d’une accalmie, il a réussi à dégager son étai de la voile A7, abîmée hier, en montant au mât. Il espère désormais continuer les réparations et cherche la zone la plus appropriée avant de revenir en course.
Plus au Sud, en tête de course, les skippers menés par Nicolas Lunven (Holcim - PRB) qui a pris la tête de la flotte depuis le début d'après-midi, profitent d’une navigation plus tranquille maintenant qu’ils ont dépassé Madère. Mais derrière eux, le reste de la flotte se débat toujours face à des conditions plus dynamiques qui pourraient leur permettre de les rattraper rapidement.
Météo capricieuse oblige, ils sont nombreux à avoir fait nuit blanche, comme Charlie Dalin, skippeur du Macif Santé Prévoyance, qui explique : « Je crois que j’ai eu tout le catalogue des mauvais choix de manœuvres et je me suis fait arrêter par le dévent de l’île. Je n’ai pas eu de chance, c’était très frustrant. »
La nuit a été courte pour nombre d’entre eux, et ils ne le cachent pas. Sam Goodchild, skippeur du Vulnérable, évoque un arrêt de 25 minutes à cause d’un « nuage et une averse » et il n’est pas le seul à avoir rencontré des difficultés. « En approchant de Madère, j’ai eu de gros nuages, le vent montait à 25 nœuds, tu bombardes et puis ça s’arrête, ça repart… J’ai perdu pas mal de temps à ce moment-là. » explique Louis Burton, skippeur de l’Imoca Bureau Vallée, resté parmi les 10 premiers de la course depuis le départ.
Heureusement, la météo s’est montrée plus clémente ce matin, permettant à la flotte un peu de répit. Profitant d’un vent plus calme, la tête de la flotte va bénéficier d’une navigation plus stable. Mais parce que le vent va continuer de faiblir, le reste de la flotte pourrait les rattraper d’ici peu. Rien n’est encore gagné, en ce début de course.
Dans le cœur du peloton, Romain Attanasio, skippeur de Fortinet-Best Western s’en réjouit : « Les premiers vont s’arrêter parce qu’il n’y a plus d’alizé et nous ça va nous permettre de recoller sans jouer à l’élastique ». Mais il ajoute également que « ça s’annonce très compliqué de composer avec cet alizé. »
Et si l’état des choses pourrait permettre un revirement de situation, tous les skippers savent que rien n’est joué. « Les modèles météos ne convergent pas et il y a de grosses zones de molle à traverser. » assure Louis Burton, skippeur de l’Imoca Bureau Vallée.