5 Juin 2025
Alors que le transport maritime explore des carburants alternatifs pour réduire ses émissions, l’ammoniac s’impose comme une option sans carbone, malgré des contraintes techniques majeures. Son usage à bord requiert notamment des technologies avancées capables de neutraliser ses propriétés toxiques et de traiter les gaz d’échappement spécifiques.
Dans ce contexte, Alfa Laval a été retenue pour équiper quatre transporteurs de gaz de 45 000 m³, affrétés par Trafigura, d’un système inédit de chaudière fonctionnant également comme unité de traitement des résidus d’ammoniac (ARMS). Conçue en partenariat avec WinGD et le chantier HD Hyundai Mipo en Corée du Sud, cette solution vise à garantir sécurité et efficacité opérationnelle.
Cette chaudière multifonction sera capable d’incinérer les rejets gazeux issus des moteurs, des circuits d’alimentation en carburant et des équipements embarqués, tout en produisant de la vapeur. Elle permet ainsi de limiter le besoin en matériel complémentaire à bord, réduisant les coûts et l’encombrement.
Du côté de l’industriel, l’accent est mis sur la capacité à intégrer cette fonction supplémentaire dans une conception déjà éprouvée. L’approche retenue permettrait de simplifier l’architecture des navires tout en optimisant leur sécurité.
Pour Alfa Laval, cette avancée s’inscrit dans la continuité de ses travaux sur les carburants alternatifs, déjà menés avec succès pour le GNL et le méthanol. Depuis 2021, l’entreprise développe une solution spécifique à l’ammoniac, avec des tests à l’échelle laboratoire puis industrielle menés au sein de son centre d’essais danois à Aalborg.
Le système conçu servira de référence pour les prochaines générations de navires fonctionnant à l’ammoniac. En intégrant la gestion des déchets dans un équipement centralisé, cette solution ouvre la voie à un usage plus sûr de ce carburant et à des gains structurels pour les chantiers et les armateurs.
Trafigura, acteur majeur du négoce de matières premières, voit dans ce projet un jalon vers la décarbonation du secteur maritime. L’entreprise se félicite de cette coopération avec Alfa Laval, soulignant le rôle structurant de cette technologie pour surmonter les obstacles techniques encore associés à l’usage de l’ammoniac.
Enfin, cette première mondiale pourrait accélérer l’adoption de l’ammoniac comme carburant de transition, à condition de conjuguer innovation, sécurité et rentabilité. Avec ce projet, Alfa Laval affirme son ambition d’accompagner l’industrie vers des solutions concrètes et adaptées aux exigences du transport maritime de demain.