ActuNautique.com

Classe Ocean Fifty - Concarneau accueille un Act 2 tourné vers l’innovation sociétale et environnementale

La ville de Concarneau sert cette semaine de théâtre à la deuxième étape du championnat Ocean Fifty. Cet Act 2, organisé en partenariat avec Upwind by MerConcept et la Région Bretagne, bénéficie également du soutien de la municipalité. L’événement se démarque par la volonté des organisateurs et des participants de l’inscrire dans une démarche à la fois responsable et engagée. Pendant cinq jours, les marins, les équipes à terre et les intervenants multiplieront les actions et les échanges sur des thèmes liés à l’environnement, à la mixité et à l’évolution des pratiques dans la course au large.

Upwind by MerConcept, partenaire de l'Act 2 ©Vincent Olivaud/Ocean Fifty

Upwind by MerConcept, partenaire de l'Act 2 ©Vincent Olivaud/Ocean Fifty

Sur le plan sportif, les régates débuteront jeudi et vendredi par des parcours construits exigeants, où les huit multicoques en lice devront faire preuve de précision et de réactivité. Les samedi et dimanche seront dédiés à des parcours côtiers, plus stratégiques. Après l’étape inaugurale à Saint-Malo, les équipages sont désormais rodés, et la compétition s’annonce serrée. Erwan Le Roux (Koesio), vainqueur du premier acte, vise un nouveau succès. Thibaut Vauchel-Camus (Solidaires En Peloton) et Sébastien Rogues (Inter Invest) comptent bien redistribuer les cartes. Laurent Bourguès (Mon Bonnet Rose), qui fait son retour après avoir manqué la première étape, rejoint pour la première fois le championnat cette saison.

L’Act 2 met aussi en avant la présence féminine. Chaque Ocean Fifty embarque au minimum une navigatrice, parfois davantage. Ce sont au total quinze femmes, de nationalités diverses, qui participent. Parmi elles figurent notamment Anne-Claire Le Berre et son équipage 100 % féminin à bord d’Upwind by MerConcept. Cette initiative vise à rendre les femmes plus présentes sur toutes les fonctions à bord, dans un univers du multicoque encore largement masculin. La participation féminine ne se limite pas aux équipages : les équipes techniques sont également concernées par cette dynamique.

Le programme ne se résume pas aux régates. Plusieurs conférences ponctuent la semaine. Mercredi, une table ronde s’intéressera à la formation des femmes aux carrières nautiques. Jeudi, le débat portera sur les moyens de sensibiliser les jeunes aux métiers liés à la mer. Vendredi, les discussions se concentreront sur les solutions pour réinventer le transport maritime sous voile. Enfin, samedi, des interventions autour de la biodiversité littorale et des écosystèmes côtiers clôtureront ces échanges. Un bilan des actions environnementales de la classe Ocean Fifty sera également présenté.

Les initiatives en faveur de l’environnement se traduisent par des mesures concrètes. Les organisateurs ont renoncé au recours au jugement direct sur l’eau, afin de réduire l’usage des moteurs. Un suivi des émissions de carbone sera réalisé par les équipages et les équipes à terre, dans le but d’en tirer un bilan précis. Le site de l’événement adopte une politique zéro plastique à usage unique, encourageant le public à apporter ses gourdes. Le tri des déchets et l’usage du compost sont également mis en place. L’événement vise à décrocher la certification « Sailors for the Sea » au niveau Platine.

Des animations diverses complètent le programme : expositions photos sur les femmes des métiers de la mer et sur la propulsion vélique, découverte de la caravane d’observation sous-marine d’Under the Pole ou encore possibilité, le vendredi après-midi, d’embarquer à bord d’un voilier de Sailcoop pour suivre les régates au plus près.

La dimension sociale n’est pas oubliée. À travers l’exemple de Mon Bonnet Rose, le projet mené par Laurent Bourguès, sept femmes en rémission d’un cancer vivront un séjour en mer au cours de la semaine. Cette initiative illustre le souhait des participants de donner un sens plus large à leur engagement. Le skipper indique par ailleurs être toujours en quête d’un partenaire principal pour pérenniser ce projet et multiplier les sorties offertes aux bénéficiaires.

Les enjeux environnementaux et sociétaux occupent donc une place centrale dans cet Act 2, qui se veut un laboratoire pour de nouvelles pratiques dans le monde de la course au large. Les organisateurs espèrent que les dispositifs testés à Concarneau pourront être repris et adaptés dans d’autres compétitions.

Parmi les intervenants, plusieurs figures du monde maritime et politique viendront partager leur expertise. La liste comprend, entre autres, des représentants de Sailcoop, de Bretagne Développement Innovation ou encore des élus comme Jimmy Pahun. Le rôle des associations et des entreprises locales est également valorisé à travers la programmation.

Le choix de Concarneau pour accueillir cet acte s’inscrit dans une logique de proximité avec les acteurs régionaux et les structures engagées dans la préservation du littoral et des savoir-faire liés à la mer. L’objectif affiché est de favoriser un impact positif sur le territoire en impliquant les écoles, les associations et les entreprises locales.

Partager cet article

Repost0