22 Juin 2025
Jona et Luka Kobler ont marqué l’histoire ce week-end en établissant un nouveau record mondial de navigation en dériveur sans assistance. En un peu plus de 103 heures, ils ont parcouru 347 milles nautiques, effaçant le précédent record de 335,58 milles à bord de leur petit Bénéteau First 14 SE. Un exploit qui s’est joué entre vents capricieux et longues heures de fatigue accumulée, sans escale ni assistance extérieure.
Les navigateurs ont dû composer avec une météo contrastée, alternant des périodes de calme plat freinant leur progression et des vents soutenus, exigeant d’eux une concentration et une endurance extrêmes. À l’issue de ce périple, les deux marins ont partagé leur soulagement et leur fierté : « Nous avons vécu des instants difficiles, mais aussi des moments incroyablement beaux. Quand nous avons franchi la barre des milles nécessaires, tout ce que nous avions donné prenait enfin son sens », expliquent-ils.
Derrière cette performance, une équipe attentive les a accompagnés, à distance ou sur l’eau, veillant à leur sécurité. La réussite du projet a également été l’occasion de sensibiliser au combat d’un autre genre : celui mené par les patients atteints d’hypertension pulmonaire. Cette maladie, souvent méconnue, se manifeste par des symptômes peu spécifiques, rendant son diagnostic tardif et ses conséquences parfois dramatiques sans prise en charge adaptée.
Pour ces patients, comme pour les marins, le succès se mesure parfois à l’aune des petites victoires du quotidien. Certains, comme Iztok Ribnikar, témoignent des progrès rendus possibles par les avancées médicales : « Grâce à des traitements ciblés et à une intervention par dilatation des artères pulmonaires, j’ai retrouvé une qualité de vie insoupçonnée. »
Le courage de faire face à la maladie s’exprime aussi dans la capacité à adapter son mode de vie. Marija Mlakar, confrontée à la pathologie depuis l’enfance, évoque les renoncements imposés par la maladie, mais souligne l’espoir que représentent les thérapies modernes. D’autres, comme Tone Kordiš, se rappellent les étapes du rétablissement : « Chaque jour après mon opération était un nouveau pas : quand on me retirait une sonde, quand je recommençais à bouger… Et puis ce jour où j’ai enfin pu remonter au sommet d’une colline que je n’avais plus atteinte depuis presque deux ans. »
La réussite ne se limite pas à un record ou à une guérison spectaculaire. Pour beaucoup, elle réside dans la capacité à continuer à vivre, à savourer les petits plaisirs malgré les contraintes. Ajda Rak confie ainsi : « Pouvoir à nouveau monter des escaliers ou faire du cheval, même à mon rythme, c’est ça, ma victoire. »
Jona et Luka Kobler ont également connu ce moment clé : celui où la décision de partir a surpassé les doutes. La préparation difficile, les entraînements exigeants et les conditions météorologiques parfois rudes n’ont pas entamé leur détermination. Leur parcours rappelle celui des patients qui, chaque jour, choisissent de ne pas se laisser submerger par la peur de la maladie.
La portée de cet exploit nautique dépasse le cadre sportif. Il s’agit aussi d’une invitation à la vigilance : comme l’expliquent les spécialistes, un diagnostic précoce d’hypertension pulmonaire et un traitement approprié sont essentiels pour ralentir la progression de la maladie et offrir de meilleures perspectives aux malades.
En associant leur défi à cette cause, les deux navigateurs ont contribué à faire connaître cette pathologie et à rappeler l’importance de la solidarité face à l’adversité. Qu’il s’agisse de défier les éléments sur l’eau ou de lutter pour sa santé, la force du collectif et la volonté individuelle restent des alliés précieux.
Ainsi, des milles parcourus sur l’océan aux pas retrouvés après une opération, le courage prend des formes diverses, mais répond toujours à la même nécessité : avancer, malgré les obstacles.