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Jonuka 400 jour 3 - Quand le courage prend des formes discrètes

Jonuka 400 jour 3 - Quand le courage prend des formes discrètes

Derrière les exploits visibles se cachent souvent des décisions silencieuses mais fondamentales. Qu’il s’agisse d’un pari sportif ambitieux ou d’une lutte quotidienne contre la maladie, le courage prend des visages multiples, bien au-delà des gestes héroïques que l’on imagine.

Dans leur projet de traversée en Beneteau First 14 SE baptisé JONUKA400 – Mission sans souffle, Jona et Luka Kobler ont découvert que le véritable courage se manifeste bien avant de lever l’ancre. Comme l’explique Luka, la plus grande preuve de détermination n’a pas été le départ en mer, mais bien la décision de continuer, malgré les doutes : « C’est après la régate du First SE Challenge en avril que Jona a dû puiser en elle une force nouvelle. Nous avions affronté pluie, froid, bonaces… C’est ce soir-là, transis de froid, qu’elle a dit : on y va quand même. »

Cette régate, avec ses conditions extrêmes et ses nuits glaciales, a agi comme un révélateur. Jona se souvient : « J’ai douté après cette épreuve. Mais en nous équipant mieux, en adaptant les détails — vêtements chauds, thé, petits gestes rassurants —, on a repris confiance. »

Cette forme de bravoure silencieuse résonne particulièrement chez ceux qui vivent avec une maladie chronique telle que l’hypertension pulmonaire. Reconnaître ses limites et accepter qu’il faut vivre autrement est en soi un acte courageux. Comme le confie Darka : « Le plus difficile a été d’admettre que mon corps ne suivait plus comme avant. Aujourd’hui, j’ai trouvé un nouvel équilibre : je fais du vélo électrique, je marche beaucoup sur terrain plat et je profite de chaque sortie. »

La volonté de ne pas renoncer à la vie malgré la maladie s’exprime aussi dans les petits ajustements quotidiens. Tone témoigne : « Il faut regarder la réalité en face, s’adapter, parler ouvertement de ce que l’on traverse. Et le soutien des proches compte énormément. » Cette attitude d’acceptation active permet souvent de transformer l’épreuve en un nouveau départ.

Le courage, c’est aussi celui de s’investir dans sa propre prise en charge, malgré l’évolution de la maladie. Iztok résume ainsi son parcours : « J’ai choisi de m’impliquer pleinement : suivre les traitements, échanger avec d’autres malades, m’engager dans l’association. Cela aide à avancer, à se sentir utile. »

La mission en mer de Jona et Luka illustre elle aussi cette ténacité : plus de 120 milles nautiques parcourus, des nuits sans sommeil, et toujours ce choix renouvelé de poursuivre, malgré la fatigue. « Ce qui nous a marqués dès la première nuit, c’est cette appréhension : la peur du froid à nouveau, de nos limites physiques déjà mises à l’épreuve », confient-ils.

Enfin, affronter la maladie, c’est aussi accepter une vie désormais centrée sur le soin de soi, sur la gestion des contraintes médicales, sans se laisser submerger. Ajuster son emploi du temps, ménager des pauses, se préparer à des examens, des traitements, et continuer malgré tout à savourer ce qui rend la vie belle.

À la croisée des parcours de marins et de patients, une même leçon se dessine : le courage ne se mesure pas aux records battus, mais bien à la capacité de choisir la vie, chaque jour, malgré les vents contraires. Qu’il soit discret ou éclatant, il guide ceux qui avancent, un mille après l’autre.

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