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La ville de Mandelieu-La Napoule devient la première en Europe à s’engager dans une démarche « Zéro déchet en mer », combinant technologie, gestion intelligente des données et partenariats publics-privés. Une initiative ambitieuse qui fait écho à l’approche systémique d’UNOC3 pour protéger les océans à l’échelle mondiale.

Face à l’urgence écologique qui pèse sur les milieux marins, Mandelieu-La Napoule prend une longueur d’avance. Cette commune des Alpes-Maritimes, bordée par 2,5 kilomètres de littoral et traversée par trois cours d’eau, devient officiellement la première ville d’Europe à se doter d’un dispositif intégral de collecte intelligente des déchets avant leur rejet en mer. Une dynamique locale qui résonne pleinement avec les objectifs de l’UNOC3 — la troisième Conférence des Nations unies sur les océans — centrée sur l’action concrète pour enrayer la pollution marine.

Chaque année, plus de 700 000 tonnes de déchets sont déversées en Méditerranée, dont 10 000 tonnes depuis le seul territoire français. Le projet mandolocien répond à cette situation alarmante avec une approche technologique inédite : d’ici la fin de l’été 2025, 130 paniers et filets connectés seront déployés sur le territoire de la commune. Reliés aux avaloirs et exutoires d’eaux pluviales, ces dispositifs intercepteront les déchets urbains avant qu’ils n’atteignent la mer.

Cette infrastructure repose sur des capteurs volumétriques associés à une plateforme numérique. Grâce à ces outils, les services municipaux bénéficient d’un système automatisé pour surveiller, vider et entretenir les filets en fonction des données collectées. Une précision logistique qui optimise le traitement des déchets et permet une analyse sectorielle fine, essentielle pour améliorer continuellement la stratégie environnementale.

Piloté par Capgemini, le projet a été rendu possible grâce au marché « Territoires de demain » proposé par l’UGAP (Union des Groupements d’Achats Publics). Ce cadre contractuel, pensé pour accompagner les collectivités dans leur transition écologique, a permis à la ville d’identifier les partenaires les plus adaptés. De l’étude de faisabilité à la maintenance, l’ensemble du programme est mené avec l’appui de Pollustock, expert en solutions anti-pollution, et de l’association Project 0 Waste to Ocean.

Depuis 2022, la municipalité mène une politique environnementale cohérente, fondée sur une série de mesures concrètes. Des plages et parcs sans tabac, des systèmes de nettoyage sans rejet salin pour les bateaux, une brigade dédiée à la lutte contre les incivilités environnementales, ou encore l’appui actif aux associations engagées pour la protection du littoral. Ces actions ont façonné un écosystème local favorable à l’innovation environnementale.

Sébastien Leroy, maire de Mandelieu-La Napoule, voit dans cette initiative une étape fondatrice. « Ce programme structure notre ambition de devenir un territoire sans rejet de déchets en mer. Il s’inscrit dans une logique durable, combinant expertise publique et compétences privées pour bâtir un modèle réplicable. Nous ne faisons pas que collecter des déchets : nous construisons un système vivant, ancré dans la nature et appuyé par la donnée. »

Ce programme d’envergure bénéficie également du soutien du Département des Alpes-Maritimes, de l’éco-organisme Citeo et d’un mécène engagé, Algora Environnement. Une synergie de financements qui souligne l’importance de coalitions solides pour répondre aux défis environnementaux, une idée chère à l’UNOC3, qui encourage la coopération multi-acteurs à toutes les échelles.

L’enjeu est aussi culturel et citoyen. En proposant des infrastructures visibles et compréhensibles, la ville invite les habitants à s’approprier la lutte contre la pollution. « L’intelligence d’un territoire se mesure aussi à sa capacité à engager ses citoyens, à les rendre acteurs de la transformation écologique », souligne Laurent Dormal, responsable du pilotage des marchés UGAP chez Capgemini. À ses yeux, la combinaison entre innovation numérique et ambition durable constitue un levier puissant pour repenser la gestion urbaine.

Pour Edward Jossa, président de l’UGAP, cette opération marque un tournant : « Elle incarne ce que notre marché ‘Territoires de demain’ vise à accomplir : soutenir l’émergence de villes plus résilientes, plus attractives et tournées vers l’avenir. Ce modèle mutualisé permet aux collectivités de bénéficier d’expertises de haut niveau tout en accélérant la transition environnementale. »

L’exemple de Mandelieu-La Napoule montre que la lutte contre la pollution des mers peut trouver ses réponses au plus près des territoires. À l’image des objectifs portés par l’UNOC3, ce projet local démontre qu’une gouvernance éclairée, appuyée par la technologie et le sens du bien commun, peut donner naissance à des solutions efficaces, durables et duplicables. Une mer propre commence dans les villes : la cité azuréenne l’a compris et transforme cette intuition en action concrète.