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À peine vingt-quatre heures après le grand départ donné depuis la marina de Jandía, au sud de Fuerteventura, les équipages du Rallye des Îles du Soleil 2025 ont entamé leurs premiers bords vers le large, dans une atmosphère mêlant excitation, concentration et prudence. Sous un ciel parfaitement dégagé, les voiliers filent cap au sud-ouest, profitant d’un vent de Nord-Nord-Est de 10 à 12 nœuds, qui devrait progressivement s’établir au Nord-Est à 14-16 nœuds dans la journée du dimanche 2 novembre.

Les premiers jours de mer s’annoncent calmes mais stratégiques : la météo impose aux skippers une navigation fine, entre gestion du vent instable et anticipation du prochain empannage prévu dimanche, lorsque le vent aura tourné plein Est.

Créé en 2017 par Grand Pavois Organisation, le Rallye des Îles du Soleil s’impose aujourd’hui comme l’un des rendez-vous les plus conviviaux et les plus suivis de la transatlantique en équipage. La course, qui relie les Canaries à Marie-Galante, via une escale à Mindelo (Cap-Vert), rassemble chaque année une flotte éclectique d’une quarantaine de voiliers -monocoques et multicoques confondus- venus d’Europe et parfois d’Amérique du Nord.
Conçu à mi-chemin entre aventure humaine et traversée hauturière organisée, le rallye offre aux participants la sécurité d’un encadrement professionnel tout en préservant l’esprit d’indépendance cher aux navigateurs. L’itinéraire, long de plus de 2 800 milles nautiques, reproduit les routes traditionnelles des anciens explorateurs, dans une ambiance où la solidarité, la découverte et le partage prennent le pas sur la compétition pure.
Soutenu par un collectif de partenaires fidèles -la Région Guadeloupe, la Communauté de Communes de Marie-Galante, les Marinas Calero, le Département de la Charente-Maritime, ainsi que plusieurs chantiers et équipementiers comme Amel, Bali Catamarans, Dufour, Pochon SA ou Garmin- le Rallye des Îles du Soleil est devenu un trait d’union entre les passionnés de mer des deux côtés de l’Atlantique.

Ce samedi matin, la flotte a quitté la marina de Jandía dans des conditions idéales, entre légères risées et mer belle. Les premières positions témoignent d’une mise en route prudente : la plupart des équipages ont choisi un cap au 210-220°, privilégiant la stabilité avant le renforcement attendu du vent.
Pour Samaria, la journée a débuté sous spi asymétrique avant une accalmie qui a obligé l’équipage à recourir brièvement au moteur. Le moral reste excellent, l’équipage admirant “les belles photos reçues” ; témoignage de la bonne humeur qui règne à bord. Même ambiance à bord de Rebelote, sous un ciel parfaitement bleu et un vent modéré à 10 nœuds : « tout va bien, pas un poisson à signaler. » écrivent-ils, sourire en coin.

D’autres, comme Maeliz, ont dû gérer les premiers petits tracas techniques. Une drisse de spi bloquée en tête de mât a nécessité une manœuvre délicate : bateau stabilisé, grand-voile bordée, le cuisinier Pascal a été hissé au mât pour libérer la drisse, sous les applaudissements de l’équipage. « Pas de chance, mais bonne humeur intacte. » résument-ils.

Sur Sea Garden, la journée a été marquée par un souci de connexion Starlink en mer : l’équipage s’est momentanément dérouté vers la côte pour rétablir la communication avant de reprendre sa route, aidé par Liberty et Diva, preuve d’une solidarité déjà bien ancrée entre les participants.
À bord de Littorina, les marins ont choisi la patience : malgré un vent capricieux, ils ont refusé d’allumer le moteur pour “aller chercher l’alizé perdu”. Bord à bord avec M. Liberta, ils profitent de la navigation et mettent la ligne à l’eau pour le déjeuner. « Résultat de la pêche dans le prochain daily ! » promet l’équipage.

D’autres équipages privilégient la tranquillité : Ozami évoque “une première nuit très calme”, tandis que Piment Rouge, sous spi asymétrique, savoure un “soleil éclatant et de nombreux cargos croisés”. À bord de L’Eden, en revanche, la journée a commencé par un spi déchiré. L’équipe a immédiatement improvisé un atelier couture, pendant que le pain cuisait au four ; preuve que la vie à bord alterne entre manœuvres et petits plaisirs simples.

Plus au nord, Oikia navigue à allure modérée, voiles en ciseaux, dans une atmosphère détendue : “cours de danse, parties de yams et test de cheese naan maison”, rapporte la famille Demonchy avec humour. Sur Jamcat, la philosophie reste la même : navigation tranquille et observatrice, dans l’attente d’un vent plus soutenu.
Diva progresse régulièrement au grand largue, Moira file sous grand-voile et génois tangonné, tandis que Jackno parle d’une “navigation confortable, tout en douceur”. L’ensemble de la flotte reste compact et se croise fréquemment à l’écran comme à l’horizon, fidèle à l’esprit du rallye.

Avec un vent de Nord-Est de 12 à 18 nœuds attendu dans les prochains jours, les skippers pourront bientôt établir leurs voiles pour rejoindre la latitude du Cap-Vert, première escale prévue entre le 5 et le 7 novembre à Mindelo.
L’ambiance générale est sereine : la flotte s’installe dans son rythme, entre convivialité, ajustements techniques et observation du ciel. Ce Rallye des Îles du Soleil 2025 s’annonce une fois encore comme une transat placée sous le signe du partage, de la mer et du vent ; un voyage collectif vers les horizons lumineux du large.