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Franck Cammas - cette Volvo Ocean Race restera gravée dans ma mémoire

Franck Cammas commence juste à réaliser.

 

Il commencer juste à prendre conscience de l’impact de la victoire pour ses équipiers, et pour lui. Il s'explique sur ActuNautique.com.

 

"En neuf mois de course, j’ai l’impression d’avoir autant navigué qu’en huit ans de saison française. J’ai beaucoup appris. On avait tellement peur qu’il se passe quelque chose de mauvais avant cette arrivée qu’on n’en parlait pas trop. On attendait sous la pluie que les milles défilent et on trouvait le temps très, très long ! On ne parlait pas mais je suis sûr qu’on pensait tous à la même chose : que cette foutue ligne soit enfin derrière nous". 

 

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En prenant la deuxième place de cette dernière étape de large, Groupama s’est assuré la victoire au général. Leur quatrième place sur l’In-Port hier, ultime régate de la 11e Volvo Ocean Race, ne change rien au classement. 

 

À 39 ans, le Français avoue que "c’est certainement la victoire qui va rester le plus gravée dans ma mémoire, toute ma vie. Même si je regagne une autre Volvo un jour – ce sera forcément la première qui va me rester en tête. C’est aussi la plus surprenante. On n’envisageait pas forcément de gagner la Volvo tout de suite. Notre position d’outsiders était peut-être plus simple à gérer. Quelle que soit notre position, à partir du moment où on était sur le podium et qu’on se battait, on avait déjà réussi notre tour du monde.

 

En deux ans de campagne, Cammas le compétiteur n’aurait pas poussé ses 10 équipiers à la victoire ? On a du mal à y croire. 

 

"La victoire est une joie supplémentaire. J’ai eu la chance de gagner le Jules Verne ou la Route du Rhum, qui sont des épreuves très importantes pour les Français. Mais la Volvo Ocean Race est à un niveau que je considère meilleur car c’est beaucoup plus long et c’est international. Pour certains de mes équipiers, c’est même plus fort que pour moi. Comme les Suédois – en Suède, la Volvo c’est quelque chose d’immense ; comme Brad Marsh – en Nouvelle Zélande, c’est comme gagner la Coupe du Monde de rubgy. Damian Foxall a fait quatre fois la Volvo, il a mis tant d’énergie à la gagner ! Si on n’y arrive pas, je pense que c’est dur dans une vie. Ça me fait vachement plaisir pour eux. On s’est dit merci les uns les autres en passant la ligne. Mes équipiers m’ont remercié, je les ai remerciés – c’est grâce à nous tous, grâce à notre travail en commun qu’on a pu le faire. Sans notre voisin, sans notre équipe à terre, on n’aurait jamais rien fait.

 

Je suis persuadé - et j’en suis très fier - que chacun a progressé entre le début et la fin de cette course. Grâce au travail qu’on a fait tous ensemble. Ils ne s’imaginaient pas pouvoir autant progresser. Je leur ai toujours dit de ne pas rester sur leurs certitudes. Au contraire, il faut se dire qu’il y a toujours mieux à faire, être très humbles vis à vis de nos concurrents, regarder ce qu’ils font et apprendre avec eux. D’ailleurs, j’avais beaucoup plus de choses à apprendre que d’autre. »

 

Et puis la question classique … Celle du moment dont il se souviendra. Après neuf mois de course, 39 000 milles parcourus, 10 pays visités, deux victoires d’étape et trois victoires d’In-Port. De quoi Cammas se rappellera-t-il ? 

 

"Le meilleur moment, c’est Auckland, c’est l’arrivée en Irlande, c’est le passage du Cap Horn, … Notre entrée dans le port de Galway, avec tous les gens, c’était comme une entrée dans un stade de football avec tout un public qui attendait. Un moment super fort. Mais il y en a plein, la course est super longue. En neuf mois de course, j’ai l’impression d’avoir autant navigué qu’en huit ans de saison française. J’ai beaucoup appris. Chaque étape a été une aventure à part entière. J’ai du mal à trier les choses. Il y en a beaucoup trop".

 

photo - Ian Roman / Volvo Ocean Race


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