30 Juin 2011
Mercredi 25 Mai est à marquer d'une pierre blanche dans l'histoire de la Fédération Française des Ports de Plaisance (FFPP). Grâce à la participation de plus de 75% de ses membres, la FFPP a présenté la première étude panoramique, véritable état des lieux des ports de plaisance français.
Son président Serge Pallarès, entouré du Bureau de la Fédération, invitait les journalistes au restaurant La Plage Parisienne, sur les quais de la Seine, pour présenter une synthèse de cette étude, axée sur quatre domaines : l’activité économique, l’emploi, les listes d’attente et la préservation de l’environnement.
Première surprise de l’étude, le poids économique des ports de plaisance. Si on considère leurs chiffres d’affaires directs, l’activité économique générée par les bateaux en escales et leurs investissements annuels, les ports représentent près de 900 millions d’euros d’activité globale. « Nous avons été un peu surpris par ces chiffres. C’est la première fois que nous disposons de chiffres réalistes. Ils placent la FFPP comme un des tout premiers acteurs de la plaisance en Europe » précisaient Serge Pallarès et Gilbert Le Corre.
Dans le domaine de l’emploi, l’étude révèle que les ports emploient directement 2283 personnes en France, auxquels s’ajoutent plus de 20 000 emplois induits par leur activité. Serge Pallarès développait : « Avec un programme comme Odyssea, nous pouvons aller jusqu’à plus de 4000 emplois directs dans les cinq ans à venir, si on nous en donne les moyens. Notre activité a traversé les crises sans trop de dommages, elle est pérenne et localisée, permet à de nombreux jeunes de travailler sur leur littoral. Le potentiel est là, considérable, il faut juste le laisser s’exprimer ! Certains présidents de régions, comme la Bretagne, Provence Alpes Côtes d’Azur ou la Corse l’ont bien compris et aident les ports à se développer. »
Jean TOMA, président de l’UPPC (Union des Ports de Plaisance de la Corse), illustrait : « Chaque saison, on voit des nuées de bateaux navigant en Corse mais basés en Sardaigne. Les sardes n’arrêtent pas de créer des places de port, mais leurs bateaux naviguent chez nous : Ils gardent l’économie et l’emploi, et nous laissent les escales et la pollution ! Créer des places de port en France est un tel casse-tête que les grands bateaux vont ailleurs ». René Gaudino, président de l’UPACA (Union des Ports de Plaisance PACA) rappelait que « le lieu de mouillage d’un grand bateau implique souvent l’achat d’une résidence secondaire à proximité pour la famille, et induit encore plus d’activité et d’emplois. Nos voisins méditerranéens l’ont bien compris ! »
Le troisième axe de l’étude est sans doute le plus attendu par la presse spécialisée nautique : les places de port.
La FFPP représente plus de 203 000 places disponibles en France, dont 17% à terre, et 41 775 demandes de places supplémentaires en liste d’attente après avoir apuré ces listes des doublons, demandes sans bateau ou multiples. Suivant la taille du bateau et la zone demandée, le délai d’attente va de 4 à 6 années. Serge Pallarès et Gilbert Le Corre détaillaient : « Nous sommes conscients de cette frustration et faisons tout pour réduire l’attente. L’avenir immédiat, en termes de création de places, viendra surtout des ports à sec, à condition que les ports trouvent le foncier. Les gestionnaires privés de places à terre et les ports publics ne se font pas de concurrence dans ce domaine : Les places à flot intéressent de plus grands bateaux que les places à terre. Les ports publics pourront ainsi augmenter la taille moyenne de leurs unités et donc accroître leur chiffre d’affaires. Il y a donc complémentarité. » La FFPP s’engage à réactualiser cette étude régulièrement et à la communiquer pour quantifier le plus précisément possible l’offre et la demande.
Enfin, le Président abordait le volet environnement : « On n’a pas à rougir face aux exigences écologistes : 70% de nos places bénéficient d’une déchetterie, et 80% d’un accès à une aire de carénage normalisée. De nombreux ports ont investi dans des systèmes de récupération des eaux usées et de collecte des huiles, couvrant 69% et 88% des places. Ces taux d’équipement sont supérieurs à ceux des bateaux ! Dans un espace partagé comme le port, chacun doit trouver sa place en préservant l’environnement ». Les journalistes poursuivaient sur les problématiques du dragage et du traitement des boues, et Serge Pallarès a rappelait que la FFPP préparait une charte de dragage, sujet qui sera de nouveau abordé avec les collectivités et l’ensemble des acteurs du littoral en Septembre prochain. Un journaliste a lancé alors l’idée d’utiliser ces boues de dragage pour bâtir des polders étanches sur lesquels…on pourra développer des ports à sec !
Une autre étude est préparée par la Fédération, concentrée sur les attentes des plaisanciers, en termes de services, de coûts et d’environnement. Serge Pallarès annonçait que cette nouvelle étude devrait être dévoilée lors du prochain Nautic à Paris, donnant à tous un nouveau rendez-vous incontournable pour mieux comprendre et valoriser la plaisance en France.