10 Juillet 2011
Contents et conscients qu'il reviennent de loin. Stéphane Le Diraison et Vincent Barnaud ont eu raison d'attendre jusqu'au bout l'ouverture, pour rattraper une option mal embarquée depuis le golfe de Gascogne. Positionné sous le vent de leurs principaux adversaires, ils n'ont pas craqué et su profiter de la première opportunité pour coiffer sur le fil Groupe Picoty et Mare.de2.
C’est sous la pluie que l’équipage de Bureau Veritas a coupé la ligne d’arrivée à Horta au terme d’une option osée par le sud de l’île Pico. Un finish au culot pour un équipage qui a décidé de jouer crânement sa chance après une option hasardeuse dans le golfe de Gascogne. En se laissant glisser dans le sud de leurs adversaires, les deux navigateurs espéraient pouvoir bénéficier de la courbure de l’anticyclone pour toucher des vents légèrement plus favorables. Mal leur en prenait, puisque c’est le groupe du nord qui gardait l’avantage dans un vent désespérément stable en direction moyenne. Sachant qu’en virant de bord, ils croiseraient derrière leurs adversaires, ils ont décidé de jouer jusqu’au bout l’option sous le vent, en espérant que l’arrivée sur les Açores et son cortège de vents variables leur permettraient de trouver le trou de souris pour passer.
Résister au stress
Bien leur en a pris. Malgré une dernière journée de navigation particulièrement stressante, les deux navigateurs ont joué jusqu’au bout. En espérant que le vent d’ouest serait au rendez-vous, Stéphane et Vincent ont choisi de contourner le volcan par le sud. Option payante puisqu’ils devraient conserver près de deux heures d’avance sur leurs poursuivants immédiats. Pour le reste, ce fut l’entente parfaite entre deux habitués de la navigation en solitaire. Hormis quelques petits pépins techniques, notamment une fissure au niveau des paliers de safran, les deux marins ont eu tout lieu de se satisfaire de leur nouvelle machine. De bon augure avant la deuxième étape.
Ils ont dit :
Stéphane Le Diraison (Bureau Veritas)
« Au début on croit voir quelque chose mais on se trompe. Au niveau du cap Finisterre, on comprend notre erreur. On s’est dit que dans ce cas, on n’avait pas d’autre choix que de continuer à glisser, de faire de la vitesse et de trouver une faille à la fin. On sait que les Açores, c’est un coin tordu. Les dernières heures, j’étais rivé sur l’ordinateur et Vincent manœuvrait. On a essayé de prendre toutes les adonnantes. Au cap Finisterre, on n’aurait jamais parié pour ce résultat. On a navigué en bonne intelligence avec Vincent ? Hier soir, on avait besoin de décompresser, on en a profité pour échanger sur la vie en général, ça fait du bien.»
Vincent Barnaud (Bureau Veritas)
« On a un peu subi notre option et on refusé de se faire punir en croisant derrière les autres. C’est quand même très stressant parce qu’on se demande si la météo va suivre ce qu’on avait prédit. On pensait vraiment finir quatrième ou cinquième avec beaucoup de retard sur le premier, là tout reste jouable et deuxième, c’est une belle place. »