21 Mars 2013
Ce matin, c'est donc avec 35-40 noeuds de vent de face et une mer démontée que doivent composer les 14 solitaires de la Transat Bretagne - Martinique. Autant le dire, ça tape fort.
« C'est la guerre ! », lâchait Damien Guillou, leader au premier pointage du jour, à la vacation de 5 heures. En choisissant l'option ouest après le passage du DST du cap Finisterre, à l'instar de Corentin Horeau (Bretagne – Crédit Mutuel Espoir), Anthony Marchand (Bretagne – Crédit Mutuel Performance) et Yann Elès (Groupe Quéguiner – Leucémie Espoir), le skipper de La Solidarité Mutualiste le sait : il a pris des risques. « En venant sur cette partie du plan d'eau, on s'attendait à avoir beaucoup de vent. On est servi. C'est vrai qu'on joue un peu avec le feu mais s'il n'y a pas de casse, ce sera un bon coup », commentait-il ce matin. De fait, lui et ses trois camarades de jeu progressent au plus près de la route directe et seront les premiers à toucher le nouveau vent après le passage du front, dans la soirée. Le pari est osé mais les bénéfices pourraient être significatifs. Reste que, comme le signifiait Damien Guillou tôt ce jeudi, il faut passer sans encombre cette tempête.
Pour l'heure, tout se passe bien même si Corentin Horeau, le benjamin de la petite bande des quatre – et de l'épreuve – avouait être passé « en mode survie » ces dernières heures. « Je navigue avec un ris dans la grand-voile et un ris dans le solent. Je sais que ce n'est pas une configuration très conventionnelle mais je préfère assurer, quitte à aller un peu moins vite », détaillait-il, avouant par ailleurs que plus que la force du vent, c'est l'état de la mer qui l'impressionne.
Idem pour Anthony Marchand : « Ca tape énormément. C'est l'horreur. C'est la machine à laver. Ca tape super fort et le bruit est franchement désagréable ». Le skipper de skipper de Bretagne – Crédit Mutuel Performance a conscience qu'il n'est pas au bout de sa peine puisque la situation ne devrait pas s'améliorer avant la fin de la journée. Pire, le vent pourrait même encore fraîchir encore un peu entre 12 et 18 heures, dans le front. C'est d'ailleurs dans ce laps de temps, quand le vent va changer de direction et passer ouest, qu'il faudra effectuer un virement de bord. « Cela risque d'être une manœuvre un peu périlleuse. Il faudra faire attention de ne pas faire de manque à virer, de ne rien casser » détaillait le leader du classement de 5 heures qui estime le changement d'amure aux alentours de 17 heures TU. Dès lors, lui et les trois autres se retrouveront au reaching tandis que leurs adversaires, plus à l'est seront toujours au près. De quoi, peut-être, creuser encore les écarts…
Photo - © B.Stichelbaut