29 Novembre 2011
Pour Groupama sailing team, arrivé à 17h28’31’’ UTC au Cap ce soir, c’est la fin de 24 jours, 4 heures, 28 minutes et 31 secondes d’une étape interminable.
« Être sur le podium pour la première étape de la première Volvo Ocean Race de notre vie, c’est pas mal ! »
Franck Cammas peut souffler. Cette étape trop longue, ralentie par une interminable nuit passée dans une dorsale sans vent, se termine sur une troisième place.
Groupama prend 20 points sur cette étape, auxquels s’ajoutent les deux points de sa cinquième place sur la course In-Port Iberdrola d’Alicante. Premier équipage français à participer à la course depuis La Poste d’Éric Tabarly en 1993-94, il est désormais troisième au classement provisoire.
« D’un point de vue comptable, on peut être contents, » continue Cammas. « Une troisième place n’est pas une mauvaise place. Mais on aurait préféré jouer plus souvent au contact : cette physionomie de course en a frustrés beaucoup. »
Car la course de Groupama a été marquée par une option en entrant en Atlantique, le long des côtes africaines. En partant au sud, Cammas et ses hommes espéraient trouver des alizés bien établis – ça n’a pas été le cas.
Ils ont d’abord accéléré, prenant la tête de la course le 7 novembre pendant que leurs concurrents étaient ralentis au près en Atlantique nord. Mais très vite, ces derniers ont touché un front froid pendant que les alizés de Groupama faiblissaient.
Cammas revient sur ce moment clef : « La flotte s’est divisée en deux : nous sommes partis dans une option sud et les autres dans une option ouest. Des écarts se sont fortement crées, surtout pour nous. « Le Pot-au-Noir a ensuite été pour nous la chose la plus difficile à encaisser. Notre retard a augmenté d’un tiers : c’était rédhibitoire. « Ensuite, en Atlantique sud, les positions étaient figées, sauf pour les deux premiers qui étaient assez proches pour jouer avec les effets locaux. Mais dans l’ensemble, la météo n’a pas permis de gros bouleversement. »
Un podium compliqué, donc, mais les Français restent satisfaits des leçons de cette première étape.
« Nous sommes contents d’arriver au Cap et de repartir forts des enseignements et des certitudes que nous avons sur le bateau, toute l’expérience que nous avons acquise. Cette étape est extrêmement riche. Par rapport à nos deux ans d’entraînement, rien ne vaut la course. »
Content de son bateau, « en très bon état, un bon bateau de reaching et de brise, » l’équipage s’est aussi soudé pendant ces 24 jours de course. Avec cinq nationalités différentes à bord, le facteur collectif est important et délicat.
« Ce n’est pas évident pour un groupe de rester motivé à pousser le bateau dans ces conditions difficiles à assumer, et on l’a fait ! On en retirera beaucoup quand on sera au contact des autres sur les futures étapes. »