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VIDEO Voiles de Saint-Tropez - l'esprit de la Nioulargue a flotté sur le Golfe en ce jeudi

Voiles de Saint-Tropez - photos : Gilles Martin-Raget
Voiles de Saint-Tropez - photos : Gilles Martin-Raget

Voiles de Saint-Tropez - photos : Gilles Martin-Raget

Cette journée était bien particulière à Saint-Tropez et à ne manquer sous aucun prétexte !

Le jeudi des Voiles de Saint-Tropez renoue avec la genèse de la Nioulargue et avec l'esprit fondateur du yachting, quand propriétaires et capitaines, pour une poignée de main, un repas ou la beauté du geste, se lancent d'amicaux défis de bateaux à bateaux.

L'organisation des Voiles met ainsi lors de chaque édition le programme des courses entre parenthèse, mouille une ligne de départ, et laisse les concurrents vivre leur régate, leur défi, leur « remake » original de la création de la Nioulargue et des Voiles, en cinglant depuis le Portalet vers Pampelonne et son Club 55. Le golfe apaisé a ainsi vu se presser nombre de voiliers, de toutes classes et de toutes époques, prêts à s'élancer, dans le sillage des concurrents de la Club 55 Cup, pour des joutes aussi disputées que si... la Coupe de l'America en dépendait !!

La Club 55 Cup et la course des centenaires, le Centenary Trophy.

En ouverture des quelques 20 défis répertoriés, la Club 55 Cup voyait s'opposer en cette édition anniversaire des Voiles Altaïr (Fife 1931) à Halloween (Fife 1926), tandis que Moonbeam III (Fife1903) défiait Lelantina (Alden 1937). Au terme de trois heures de régate au contact et sous le soleil, c'est Moonbeam of Fife qui a pris le meilleur sur Lelantina, tandis que Halloween battait Altaïr. Moonbeam et Halloween, sous réserve de l'observation scrupuleuse de la règle obligeant le propriétaire à naviguer à bord, seront donc l'an prochain les deux challengers de la Club 55 Cup. La course des centenaires, Centenary Trophy du Gstaad Yacht Club, réunissait sur un parcours dessiné dans le golfe entre les grandes marques Rabiou et Sèche à l'Huile, 13 voiliers de plus de 100 ans d'âge. Chaque yacht s'élançait à tour de rôle depuis le Portalet, dans le sillage du petit One Design signé Fife Jap (1897), selon un timing déterminé par le « rating » de chaque bateau. C'est le grand cotre aurique Mariquita qui fermait ainsi la marche, en franchissant la ligne de départ 31 minute et 12 secondes après Jap. Le P Class Américain Olympian (Gardner 1913) l'a emporté, devant le 8 m signé Fife (1910) Silhouette et Viola, le cotre aurique Rochelais (Fife 1908).

Tradition ; les nouveaux trouvent leurs marques

Les voiliers Classiques sont véritablement entrés dans la grande danse Tropézienne hier mercredi, suite au "coup de mer » de mardi peu propice à la régate. Le nouveau venu aux Voiles Olympian, superbe P Class Aurique américain signé William Gardner et barré par Bruno Troublé s'est d'emblée imposé devant le redoutable Chinook (Heresshoff 1916) et un autre "bleu", le centenaire Folly (Nicholson 1907) barré par German Frers. Chez les 12 m JI, la lutte est féroce entre les ténors du circuit et c'est pour l'heure Sovereign mené d'experte manière par les frères Béranger qui tient la dragée haute à Philippe Monnet sur Lys et Yves-Marie Moreau, l'imprimeur bien connu, sur Ikra.

Le joli sloop Encounter est en embuscade. Le vénérable et vénéré groupe des auriques centenaires voit l'insolente domination de Partridge (Beavor Webb 1885) qui laisse à plus de 10 minutes l'autre cotre aurique inspiré des bateaux de pêche anglais Marigold (Nicholson 1892). Chez les Yachts d'Epoque à gréement Aurique B - la classe élue cette année pour le prestigieux Trophée Rolex - les ultra légers Jap (Fife 1897) et Lulu (Rabot Caillebotte 1897) pourraient profiter du temps médium attendu en fin de semaine pour confirmer leur potentiel.

Le groupe des "grands" Marconi est certainement l'un des plus cohérents et des plus compétitifs des Voiles. Chaque sloop, yawl ou 12 m qui y régate est une légende à part entière. La première course validée a vu le 12 m JI Seven Seas of Porto (Clinton Crane 1935) s'imposer en temps réel et de magistrale manière. Il est relégué en temps compensé à la 3ème place derrière le grand sloop Eileen (Jensen 1938) et le supersonique Rowdy (Herreshoff 1916) qui n'a certainement pas dit son dernier mot. On note ce soir le beau succès d'un autre habitué des accessits à Saint-Tropez, le Class Q Jour de Fête (Paine 1930), en tête de son groupe (Marconi B). Les plus grandes unités naviguent aux Voiles au sein d'un même ensemble intitulé « Grand Tradition ». Les légendes des Voiles, Mariquita, Elena, Eleonora, Moonbeam IV, Altaïr … y déploient leurs cathédrales d'élégance et de majesté, sans pour autant oublier l'envie d'en découdre entre géants. Mariquita (Fife 1911) a, pour l'heure, la main mise sur ce prestigieux groupe, ayant relégué à plus de 10 minutes Moonbeam IV (Fife 1914) et la grande goélette Elena (Herreshoff 2009).

Modernes : les Minis Maxis à la fête

Sans surprise, les Maxi 72 se régalent à Saint-Tropez. Robertissima III (ex Ran) plan Judel Vrolijk, connaît le chemin de la victoire qu'il arpente avec superbe tout au long des trois manches déjà validées par les voiliers Modernes. Son rival Jethou a lourdement chuté hier après deux places de dauphin et c'est à My Song le Nauta 84 signé Reichel Pugh qu'échoie la lourde tâche d'inquiéter le Maxi 72.

Douze Wallys s'affrontent chaque jour sur leur rond dédié à Pampelonne. La superbe de Magic Carpet Cubed (Reichel Pufgh 2013) a été égratignée lors de la troisième manche validée, par Magic Blue (Frers 2002) qui effaçait superbement son rating et s'octroyait le gain de la course. C'est un autre 94 pieds, Galma (Frers 2003) qui complète ce très provisoire podium. Autre impitoyable domination, celle du J Class Ranger, qui laisse Lionheart et Velsheda se déchirer pour la place de dauphin, tant il semble intouchable quelles que soient les allures et la virulence du vent.


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