Le Salon Européen des Pêches était l'occasion de découvrir une motorisation hybride diesel-hydrogène, développée par la société française Luxury-Sea !

Décidément, la société Luxury Sea faisait le buzz dans les allées du Salon Européen des Pêches, à Nantes, car en dehors de son très remarqué Mig 580 (lire l'article), elle mettait en avant un concept de motorisation hybride diesel-hydrogène, caractérisé par son absence... de réservoir d'hydrogène !

Décryptage de cette innovation destinée à réduire la consommation de carburant de 70% avec son inventeur, Angi Le Floch !

"Le carburant est un poste de coût particulièrement important pour les professionnels de la pêche par exemple. Un chalutier de 30m consomme entre 1 million et 1.5 million d'euros de carburant pas an !! En partant de ce postulat, nous avons imaginé et conçu un moteur qui permet de réduire cette facture de 70% !! Ce moteur est un moteur hybride diesel ou essence-hydrogène. Dans un moteur classique, les 3/4 de l'énergie produite partent en chaleur, via le turbo, le refroidissement liquide et l'échappement. Notre système récupère cette chaleur, au travers d'un cycle thermodynamique qui transforme cette énergie thermique en électricité. Cette électricité est ensuite directement transformée en hydrogène. Nous produisons l'hydrogène en puisant de l'eau de mer et en séparant ses molécules via un électrolyseur. L'hydrogène produit est immédiatement réinjecté dans le moteur, sous forme gazeuse. Le bateau n'a donc pas besoin de le stocker, donc n'embarque aucun réservoirs d'hydrogène, puisqu'il le produit à la demande !! Cette énergie supplémentaire permet de réduire de facto la consommation de carburant fossile et les rejets polluants. Nous avons déjà un prototype de moteur de 200 KW qui fonctionne. Ce type de moteurs est assez lourd et volumineux ; une fois et demie la taille d'un moteur classique. Il adresse les marchés de professionnels consommant énormément de carburant. En équipant un chalutier de 30m de notre moteur hybride, son coût est amortit en moins de 6 mois !! Nous réalisons des moteurs allant jusqu'à 4 MW, soit 5000cv. Ce type de motorisation s'installe difficilement en seconde monte, puisque son encombrement nécessite d'être pensé dès la construction du navire."