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BPC Mistral russes - la France va rembourser la Russie

BPC Mistral russes - la France va rembourser la Russie

Après des mois de négociation, la France et la Russie ont signé un accord relatif à l'annulation par Paris de la vente de deux porte-hélicoptères de type BPC (bâtiment de projection et de commandement) Mistral à la Russie.

C'est hier qu'un communiqué de presse de la présidence de la République française est tombé sur les télescripteurs, annonçant la conclusion d'un accord entre les deux pays, au terme duquel Paris remboursera l'intégralité des sommes déjà mobilisées par Moscou pour l'acquisition de ces deux bâtiments, les Sebastopol et Vladivostok, dont la vente avait été annulée par Paris, suite au soutien apporté par Moscou aux rebelles, dans le conflit ukrainien.

Selon le communiqué de l'Elysée, le montant exact que la France s'engage à rembourser à la Russie sera communiqué au Parlement, une mesure rare qu'il faut souligner dans ce type de dossier, et qui démontre l'assurance de François Hollande qui sera parvenu avec beaucoup d'autorité, à stopper un dossier aventureux, initié par son prédécesseur Nicolas Sarkozy, qui s'était également illustré en Lybie, et qui mettait de facto la France au banc des pays de l'Otan, et pouvait faire perdre des marchés d'armement importants en Pologne mais aussi en Australie.

Selon Yves Le Drian, ministre de la défense, le montant remboursé à Moscou sera inférieur aux 1.2 milliards d'euros du contrat initial, puisque l'accord négocié stipule que seul seront remboursés les montants mobilisés par la Russie pour l'acquisition des deux navires, entre les montant dejà versés et la valorisation des tronçons construits en Russie et intégrés aux navires.

Pour la droite française, fidèle alliée de Vladimir Poutine, ce montant devrait au contraire être nettement supérieur et avoisiner les 1.6 milliards, selon une estimation faite par Thierry Mariani, proche de Nicolas Sarkozy, député des français de l'étranger, et dont la femme est russe, originaire d'Ekaterinbourg...

Contrairement à ce qu'affirme la droite, l'accord signé entre Paris et Moscou serait, selon l'Elysée, exempt de pénalités financières, les deux pays souhaitant désormais tirer un trait sur un épisode rocambolesque de leurs relations bilatérales.

Au terme de cet accord, Paris sera pleinement propriétaire des deux navires et pourra les proposer à la vente, après démontage des équipements russes spécifiques qui seront restitués, démontage qui serait intégré au prix de vente facturé aux futurs acquéreurs.

Car les deux futurs-ex BPC Mistral russes sont désormais disponibles à la vente, avec un délai de livraison de quelques mois à peine, une situation unique actuellement sur le marché de l'armement, et qui pourrait intéresser des pays comme le Canada, l'Australie, le Portugal, ou les Pays-Bas...

Dernier point notable alors que ce dossier trouve sa conclusion, l'annulation de cette vente ne devrait avoir aucun impact sur l'image de la France, qui en sort nettement grandie auprès de ses alliés, ni sur le niveau des ventes françaises d'armement à l'étranger, qui n'ont jamais été aussi importantes que cette année avec des perspectives très fortes pour 2016...


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