9 Février 2016
Timonier Guymarine en cours de finition chez Mains de Marins, à côté du pont d'une vedette hors-bord White Shark
Les jours qui viennent devraient permettre d'en savoir davantage sur la façon dont s'écrira le futur des marques Guymarine (timoniers) et White Shark (vedettes open).
L'administrateur judiciaire a en effet reçu 3 offres de reprise, émanant pour la première des actionnaires du chantier rochelais Dufour, pour la seconde du groupe industriel orléanais Cogemec et pour la troisième du chantier Ocqueteau, offre qui serait parvenue hors délai selon nos informations.
Cette dernière offre consisterait en une reprise de la marque Guymarine pour 5000 euros et la reprise de 3 des 19 salariés du chantier, la volonté étant de regrouper sur le site d'Ocqueteau l'activité des deux chantiers. Cette offre ne nécessiterait aucun concours bancaire et aucun engagement des collectivités territoriales. Seule la marque Guymarine serait reprise, la reprise de la marque White Shark étant encore grevée par une dette de 600 KE due à son ancien propriétaire.
Le dossier "Dufour" passerait pour sa part par le biais d'une Sarl au capital de 5000 euros, Newco, filiale de JJL, société mère de Dufour Yachts. Elle est peu précise quant à l'avenir de Guymarine. Cette offre aurait pour but de permettre à Dufour de diversifier son offre produit en dotant le chantier d'une gamme de vedettes hors-bord de haut de gamme, complémentaire de son offre de voiliers monocoques, marché difficile s'il en est. Cette reprise nécessiterait près de 800 000 euros d'investissements publics de la part de la communauté de communes de l'Ile d'Oléron, propriétaire des murs du chantier (avec un différé de paiement de loyer de 13 mois !!). Au vu de la superficie du site industriel de Perigny et de son organisation en Lean Management, il semble toutefois assez étonnant de conserver l'usine d'Oléron, dans de telles circonstances, tant pour de la production que de la sous-tritance de pièces... Cette offre serait subordonnée à la libre disposition de l'ensemble des éléments du fonds de commerce : quid des 600 000 euros de dettes relatives à White Shark ??
Le dernier dossier consisterait enfin dans un dossier industriel, destiné à pérenniser le site et à développer son activité polyester dans le nautisme. Porté par le groupe orléanais Cogemec, spécialisé dans les machines outils, cette reprise consisterait dans une diversification d'activité, la société s'étant déjà intéressée aux dossiers Latitude 46 et Sealine.
La société s'engagerait sur une reprise de la marque Guymarine, l'avenir de White Shark dépendant d'un possible accord avec le propriétaire des moules et des droits intellectuels (créance de 600 KE). Ce dossier aurait ceci d'intéressant qu'il ne fermerait donc pas la porte à un possible redémarrage de White Shark, tout en capitalisant sur Guymarine et en développant l'activité de sous-traitance polyester à destination d'autres chantiers. La société mettrait ainsi en oeuvre un plan de modernisaton de la production. Il pérenniserait en outre 15 emplois et ne demanderait pas aux collectivités publiques d'investir pour ce maintien d'activité.
Décryptage - Les 3 offres de reprise du chantier Mains de Marins nécessiteront sans nul doute une étude approfondie de la part du Tribunal, puisque 2 offres tendent à reprendre la quasi totalité des effectifs du chantier, l'une étant plus gourmande en fonds publcs que l'autre. Un point étonnant dans le dossier Dufour : la volonté de reprise de la marque et des moules White Shark, sans s'acquitter de la dette de 600 KE qui les grève actuellement...