22 Avril 2017
En effet, le 9 avril, trois jours après avoir bombardé une base de l'aviation syrienne (en réaction à l'attaque chimique du régime), le porte-parole du commandement américain dans le Pacifique annonçait l'envoi du porte-avions USS Carl Vinson vers la Corée, avec son escadron aérien, deux croiseurs lanceurs de missiles et deux destroyers lanceurs de missiles.
Cette décision, présentée par l'armée américaine comme une « manœuvre de précaution » en réponse aux tirs de missiles nord-coréens ne relèverait-elle que du coup de bluff ? La manœuvre a pourtant été confirmée dans les jours qui ont suivis par le secrétaire de la défense Jim Mattis et le président américain Donald Trump lui-même.
Plusieurs journaux américains, dont le Washington Post et le New York Times, ont ainsi publié une photo de l'US Navy qui prouve que le porte-avions a pris une direction diamétralement opposée, l'Indonésie, plus précisément au sud-ouest de l'archipel, entre les îles de Sumatra et Java. D'autres photos prises plus tard dans la journée montrent que le navire évolue dans l'Océan Indien, soit le sens contraire de la route à prendre pour la péninsule coréenne…
Le gouvernement américain a assuré après les révélations de la presse que les vaisseaux devaient effectuer un entraînement avec la marine australienne, avant de rejoindre la mer du Japon.
Si certains experts, comme Cai Jian, du Centre d'études coréennes de Shanghaï, estiment que les Etats-Unis mènent une stratégie de « guerre psychologique », d'autres, à l'instar de Ross Babbage, spécialiste américain sur les questions de défense, défendent l'idée que le « retard » du porte-avion est dû au fait que les Américains veulent que les Chinois aient la possibilité de faire pression sur Pyongyang avant l'arrivée de l'escadre.
Ironie du sort ou volonté de Kim-Jong-Un de se faire remarquer, cette escalade inédite des tensions entre les Etats-Unis et la Corée du Nord est intervenue quelques jours seulement après la rencontre entre Donald Trump et Xi Jinping à Mar-a-Lago, en Floride. Les deux puissances déclarent travailler ensemble sur la question de l'abandon du programme nucléaire de la Corée du Nord.