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1000 bateaux sinistrés à Saint Martin, dont 500 épaves : 10 millions nécessaires pour relancer la filière nautisme

La Fédération des Industries Nautiques (FIN) vient de conduire à Saint Martin une mission d'évaluation sur les conséquences des ouragans Irma et Maria pour la filière des industries nautiques. Le constat est sans appel : le filière a besoin de 10 millions d'euros pour se relancer. Indispensable pour une île dont elle constitue l'un des poumons économiques.

1000 bateaux sinistrés à Saint Martin, dont 500 épaves : 10 millions nécessaires pour relancer la filière nautisme

Du 1er au 10 octobre, Guillaume Arnauld des Lions, Délégué général adjoint de la FIN a conduit une première mission d'évaluation portant sur les conséquences des ouragans Irma et Maria sur la filière nautique pour la partie française de l'île de Saint Martin, en lien notamment avec l’association des professionnels du nautisme de Saint-Martin (METIMER).

70% des entreprises de la filière nautique sinistrées

Cette mission a permis de rencontrer 50 chefs d'entreprises, mais aussi un grand nombre d'élus locaux, notamment Daniel Gibbs, Président de la collectivité territoriale , et le délégué interministériel à la reconstruction M. Philippe Gustin, ainsi que les représentants de la CCI et du MEDEF, les entreprises antillaises de gestion des déchets, des experts d’assurance et les services de l’Etat.

Le premier constat terrible de cette mission est que quasiment toutes les entreprises de la filière ont été touchées par les ouragans : bâtiments démolis, marinas hors d'usage, pontons disloqués, équipements détruits, outillages hors service…

1000 bateaux sinistrés, dont 500 à l'état d'épave

Au niveau de la flotte, 1000 bateaux de plaisance ont été sinistrés, dont près de la moitié sont désormais des épaves.

De fait, 70% de la filière nautique de Saint Martin est sinistrée, elle qui représente un véritable poumon économique pour l'île.

La filière nautique saint-martinoise dans la partie française de l'île est composée de 68 entreprises qui réalisent un chiffre d’affaires de 95 millions d'euros et emploient près de 400 salariés équivalent temps plein (ETP). Les deux tiers de ces entreprises interviennent dans le domaine de la location de bateaux de plaisance (avec ou sans skipper) et celui des activités nautiques (sport de glisse, plongée…).

Les autres entreprises interviennent dans les domaines de la réparation et de l’entretien des bateaux, la vente d’équipement et d’accastillage, le service ou encore la formation.

Ces entreprises nautiques sont localisées autour de 4 ports de plaisance, qui réalisent eux-mêmes un chiffre d’affaires de 7 millions d’euros et emploient 25 salariés.

Ces entreprises, dont l’emploi n’est pas délocalisable, représentent un poids significatif de l’économie de l’île et génèrent également, ainsi que la clientèle qu’elles attirent sur place, d’importantes retombées indirectes sur l’économie et les emplois locaux (hôtellerie, restauration, achats divers).

Un processus d'indemnisation long, inadapté à la situation d'urgence

Malgré ces événements tragiques, la quasi-totalité des entreprises ont la volonté de reconstruire la filière et de redémarrer dès que possible leurs activités. La FIN et tous les professionnels de l’industrie nautique Française souhaitent porter la voix de ces entreprises et les accompagner pour trouver les réponses pour surmonter cette catastrophe au plus vite.

Si une partie des dégâts sera couverte par les assurances, les délais d’expertise et d’indemnisation seront longs, les niveaux de prise en charge souvent insuffisants pour permettre de reconstruire et d’équiper les entreprises à temps pour la prochaine saison. Sans même chiffrer le coût de la flotte sinistrée, les dégâts sur les infrastructures et l’équipement des entreprises sont estimés à près de 18 millions d'euros, les projections de pertes d’exploitation à 40 millions d'euros.

10 millions d'euros indispensables pour faire repartir la filière

L’activité est actuellement au point mort et aucun chiffre d’affaires ne peut être réalisé. Sans une aide d’urgence de l’Etat, la moitié des entreprises n’aura d’autre destin que de disparaître.

Afin de permettre au secteur de passer ce cap difficile et de se reconstruire, la FIN demande l’ouverture d’un crédit exceptionnel de 10 millions d’euros dans le cadre du Projet de Loi de Finances (PLF) actuellement débattu au Parlement.

Cette enveloppe exceptionnelle permettra de pallier les besoins les plus urgents, et notamment :

  • Contribuer aux premières mesures d’évacuation des épaves.
  • Achat d’outillages et d’équipements de base pour reprendre une partie de l’activité.
  • Remise en état de pontons, cales et matériels de manutention.
  • Compenser l’absence ou l’insuffisance d’assurances.

Cette aide d’urgence devra être accompagnée par des dispositifs permettant de maintenir dans
l’emploi les salariés formés depuis plusieurs années et expérimentés, de favoriser le redémarrage des activités, de soutenir la trésorerie des entreprises (moratoire, report de charges, etc.)

1000 bateaux sinistrés à Saint Martin, dont 500 épaves : 10 millions nécessaires pour relancer la filière nautisme
1000 bateaux sinistrés à Saint Martin, dont 500 épaves : 10 millions nécessaires pour relancer la filière nautisme

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