15 Février 2018
Le transport maritime autonome est aujourd'hui une technologie en pleine expansion qui pourrait révolutionner à terme le secteur maritime civil et militaire.
Ce centre d'essais en mer pour bateaux sans pilote sera le plus grand site mondial spécialisé dans le transport maritime autonome. Avec cet atout en main, Pékin entend bien se positionner comme un acteur majeur dans les systèmes de navigation sans pilote, aussi bien civils que militaires.
Cette zone de test actuellement en travaux, la première du genre en Asie, se situe au large de la ville portuaire de Zhuhai, au Nord de Macao (Sud du pays).
La zone maritime, d'une superficie totale de 770 km², englobe des îles qui seront équipées de sonars, de GPS, d'instruments de communication et de composants photo-électriques nécessaires au guidage des bateaux.
« Pékin utilisera ce site pour concevoir une série de nouveaux systèmes sans pilote à visée militaire, mais aussi civile, car c'est un secteur qui peut contribuer à son développement économique », explique Collin Koh, un spécialiste des questions maritimes à l'Université de technologie de Nanyang, à Singapour. « Il [le site] symbolise l'émergence de la Chine en tant que puissance maritime, et vise à la positionner dans le futur marché des embarcations autonomes. »
La Chine a lancé en juin dernier l'Alliance de développement des cargos autonomes (Unmanned Cargo Ship Development Alliance), initiée par la CSS (China Classification Society) et le consortium chinois HNA Technology Logistics Group. De nombreuses sociétés étatiques et étrangères (dont Rolls Royce et l'américain ABS) ont rejoint cette alliance, destinée à booster l'innovation maritime en Chine.
Après les cargos électriques, la Norvège va sortir cette année aux côtés de l'industriel Kongsberg le premier cargo 100 % électrique et sans pilote. Le pays a aussi été le premier à aménager une zone maritime pour les bateaux autonomes, à Trondheim.
L'Union Européenne a pour sa part subventionné à hauteur de 2,9 millions d'euros le projet MUNIN (Maritime Unmanned Navigation through Intelligence in Networks) de 2012 à 2015, et les Etats-Unis financent le projet militaire Sea Hunter depuis 2016, bientôt abouti.
Les grands groupes internationaux ne sont pas en reste, avec Rolls Royce qui investit beaucoup dans cette technologie : le groupe lancera en 2020 ses premiers cargos autonomes, et travaille également sur un projet de navire patrouilleur sans pilote.
Le français Bourbon, spécialisé dans les services maritimes à l'offshore pétrolier, envisage aussi de se lancer dans les navires autonomes mais travaille d'abord à digitaliser sa flotte, afin d'automatiser ses systèmes de navigation. Il a rejoint en juillet 2017 une alliance déjà composée du britannique Automated Ships et de Kongsberg (Norvège).
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