13 Mars 2018
Ces nouvelles recherches seront menées à partir du mois de juin. La Cordelière, coulée au large de Brest le 10 août 1512 après avoir été prise par surprise par le navire anglais Le Régent, n'a jamais été retrouvée, en dépit de 106 jours de recherche et 385 plongées entre 1996 et 2001.
A l'occasion d'une conférence de presse le mardi 6 mars à Rennes, la région Bretagne et le DRASSM (Département des Recherches Archéologiques Subaquatiques et Sous-marines) ont annoncé reprendre les recherches pour retrouver l'épave du navire, fleuron de la flotte d'Anne de Bretagne.
Les recherches dureront du 20 juin au 14 juillet, entre le goulet de Brest et la pointe Saint-Mathieu, sur une zone d'environ 25 km². Les prospections seront menées par le navire scientifique André Malraux, qui est équipé d'un magnétomètre et d'un sonar. Ce navire analysera les anomalies magnétiques repérées dans la zone, avant d'envoyer des plongeurs et des robots sous-marins.
La bataille navale opposant La Cordelière au Régent fut particulièrement meurtrière : prise par surprise par la flotte du roi d'Angleterre Henri VIII, la flotte franco-bretonne s'était réfugiée dans la rade de Brest, laissant le navire breton seul face aux vaisseaux anglais.
La Cordelière, qui jaugeait alors 600 tonneaux et était dotée de 200 canons, faisait 40 mètres de long pour 12 de large. Commandée pendant la bataille par Henri de Portzmoguer, encerclée et endommagée, elle finit par être abordée par Le Régent, le plus gros navire de la flotte anglaise. Après plusieurs heures de combats féroces, les navires sombrent tous les deux. « Un certain nombre de témoins racontent que les deux navires ont explosé et ont coulé, entraînant avec eux près de 1500 hommes sans doute », retrace Michel L'Hour, directeur du DRASSM.
Ces nouvelles recherches se fondent sur un nouveau calcul des horaires des marées, en raison du changement de calendrier de 1582 (du calendrier julien au calendrier grégorien), et d'une nouvelle lecture des archives de l'époque. « C'est une opération exceptionnelle, fabuleuse, très enthousiasmante. On espère retrouver des objets, des armes, des canons », explique Anne Gallo, la vice-présidente au tourisme et au patrimoine de la région Bretagne. Pour Michel L'Hour, « Ce que nous avons là sous l'eau, ce sont deux des plus grands musées de l'histoire maritime du XVIe siècle. C'est un Pompéi sous-marin ». Les recherches seront probablement compliquée par les apports successifs de sédiments sur l'épave et tout ce qu'elle contient, mais l'archéologue reste persuadé « qu'un jour, on la trouvera ».