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Le capitaine d’un paquebot jugé pour la première fois pour pollution de l’air

Le capitaine américain d’un navire de croisière est jugé le 8 octobre à Marseille, pour avoir enfreint les normes anti-pollution de l’air. Une première, dans une ville très exposée à la pollution aux particules fines générée par les paquebots.

Le capitaine d’un paquebot jugé pour la première fois pour pollution de l’air
Le capitaine d’un paquebot jugé pour la première fois pour pollution de l’air

Une loi avait établi en 2015 des normes maximales de soufre dans le carburant des navires. Elles devraient être encore abaissées d’ici à 2020.

La comparution du capitaine de l’Azura, un paquebot de croisière de 300 mètres de long pouvant embarquer jusqu’à 3000 passagers, et de la compagnie propriétaire du navire (P&O Cruises/Groupe Carnival) constitue une première en France. 

Ils seront jugés pour « utilisation, par un navire en mer territoriale, de combustible dont la teneur en soufre est supérieure aux normes autorisées ». Une poursuite engagée par le procureur de Marseille, Xavier Tarabeux.

Le capitaine de 58 ans risque au maximum 1 an de prison et 200 000 euros d’amende. Il ne s’était pas présenté à la première audience, tenue en juillet dernier, et la compagnie P&O Cruises avait estimé ne rien avoir à se reprocher.

Le carburant brûlé par l’Azura avait été contrôlé le 29 mars 2018 dans le port de la cité phocéenne. Il dépassait alors les limites autorisées des normes européennes antipollution (1,68 %, pour une limite à 1,50 %). Le capitaine avait été auditionné dans le Var quelques semaines après et avait reconnu les faits. 

La pollution de l’air par les navires de croisière est régulièrement dénoncée par les associations écologistes : en 2017, France Nature Environnement indiquait déjà un taux de particules fines 100 fois plus élevé près des navires qu’ailleurs dans les villes côtières. Une pollution causée par le fioul « lourd, non raffiné et soufré qui émet des fumées toxiques lorsqu’il est brûlé », selon France Nature Environnement. L’association soulignait alors que de tels navires émettent chaque jour l’équivalent d’un million de voitures en particules fines. 

En France, la loi a fixé en 2015 la teneur maximale en soufre dans le carburant des navires transportant des passagers à 1,50 %, contre 3,5 % pour les autres. L’utilisation d’un fioul au-dessus de la teneur autorisée permet en général aux compagnies de limiter leurs coûts. 

La quantité maximale de soufre dans le carburant des paquebots de croisière devrait encore baisser en 2020, en passant de 1,5 % à 0,5 %. 

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