11 Novembre 2018
Cette décision avait surpris, car la plupart des Class40 et Classes Rhum avaient de leur côté décidé de faire escale en Bretagne, pour attendre une fenêtre météo plus clémente.
Toujours est-il qu'une semaine plus tard, alors que ladite fenêtre météo s'ouvrait, Bob Escoffier a annoncé renoncer, ayant lors de son escale, découvert une voie d'eau "mystérieuse" qui ne lui permettait pas d'envisager une course de 3500 milles en toute sécurité.
Pour le doyen de la compétition, qui espérait finir en beauté sa cinquième Route du Rhum, c’est évidemment un coup dur mais comme le dit l’adage, ce qui ne tue pas, rend plus fort, même à 70 ans !
Bob Escoffier s'explique, sur ActuNautique : "Concernant ce choix, je n’ai aucun regret. Le bateau a 40 ans et moi, je n’en ai plus 25. La raison a naturellement pris le dessus sur le reste. Dans cette période d’attente, nous avons constaté que le bateau faisait un peu d’eau, ce qui nous a poussé à le mettre à sec pour déterminer le problème. Nous avons alors détecté une fissure sur l’une des stratifications à l’arrière mais celle-ci a vite été réparée par le chantier Yvin, à Roscoff, qui a fait du super boulot. Aussi, lorsque Karine Fauconnier, mon routeur, m’a contacté pour m’indiquer qu’une fenêtre s’ouvrait ce dimanche, je me suis préparé à partir dans la matinée, réservant notamment un semi-rigide pour m’accompagner jusqu’à ma ligne de départ, puis j’ai remis Kriter V Socomore Quéguiner dans son élément, ce samedi à 10 heures. Problème : lorsque je suis revenu sur les coups de 14 heures, j’ai trouvé de l’eau dans le fond de la coque. Nous avons estimé que le bateau prenait 25 litres par heure et ce, au port, sans que le bateau souffre par l’état de la mer », détaille Bob qui a passé tout l’après-midi d’hier à pomper, éponger puis sécher son monocoque pour tenter de trouver la fuite. En vain. J’avoue que j’ai un peu le moral dans les baskets parce que j’étais prêt à repartir aujourd’hui et à participer à cette course dans la course qu’il va y avoir avec tous ceux, comme moi, qui se sont planqués pour éviter le mauvais temps et qui repartent maintenant à l’assaut de l’Atlantique. Nous savons que le problème n’est pas structurel mais ce n’est toutefois pas rassurant de partir dans ce type de conditions, surtout après ma mauvaise expérience d’il y a quatre ans. Je n’ai pas d’autre choix que de jeter l’éponge et c’est extrêmement frustrant pour moi, même si je ne suis pas du genre à me laisser abattre. C’est difficile de devoir renoncer à un projet auquel on a, avec mes partenaires, consacré toute notre énergie depuis un an et demi mais c’est ainsi".