17 Novembre 2018
Cette Route du Rhum a été incroyable. Après les premiers jours, j’ai bien cru que c’était fini pour moi le podium ! Je me suis retrouvé bloqué dans une zone sans vent le lendemain du départ, j’ai vu Paul et Vincent s’échapper puis toute la flotte revenir sur moi. Quand je me suis enfin extirpé de ce piège, j’avais 80 milles de retard sur le trio de tête.
Je n’ai rien lâché dans le contournement de l’anticyclone des Açores. On s’est retrouvé à 4 bateaux dans les alizés, le couteau entre les dents. Vincent a craqué à cause de soucis techniques, pas Paul !
Finir deuxième et être revenu à 3 milles de Paul sur le Tour de l’île, c’était inespéré il y a dix jours, c’est une belle place !
J’ai une pensée pour Alex Thomson qui a maitrisé la course de mains de maître. Le haut niveau c’est une multitude de petits détails à mettre en place. Il a fait une bêtise, c’est sûr, ça m’est déjà arrivé. Ça fait partie du jeu. Mais il a démontré que c’était lui le patron. Sur le prochain Vendée Globe il va être compliqué à aller chercher !
Je suis cassé. Les Imoca demandent une débauche d’énergie dingue. Il faut gérer son temps, son sommeil, sa stratégie, son mental et son effort physique. Ce sont des dizaines de petites tâches à négocier par jour, qui rendent le tout très difficile.
Je vais profiter de ma famille qui est là et puis rentrer tôt sur Paris. La course contre la montre pour le prochain Vendée Globe commence. Avec Paul, nous sommes dans la même situation, on a besoin de trouver des sponsors. Après cette course, j’espère vraiment que l’on pourra tous les deux se tirer la bourre au départ du Vendée Globe en 2020