12 Novembre 2018
Pendant 6 heures, 60 milles, le temps qu’aura duré ce tour de la Guadeloupe hallucinant, François Gabart et Francis Joyon nous auront littéralement tenu en haleine.
Et c’est donc le second qui l’emporte d’un souffle, mettant ainsi un terme à un suspense de fous entretenu depuis le passage de la Tête à l’Anglais, aux arrêts buffet à Bouillante, aux re-départs de Basse Terre, et aux deux derniers milles littéralement bord à bord à 3 nœuds de moyenne.
60 milles sur les 3542 du parcours. 1,7% de la distance pour décider d’une victoire… 7 minutes et 8 secondes sur 7 jours et quelques heures de course…
Combatif de bout en bout, Francis Joyon n’a pas volé son premier sacre sur la Route du Rhum après sept tentatives.
Détenteur du Trophée Jules Verne, auréolé de multiples records en multicoque, une discipline qu’il pratique depuis 20 ans, le skipper d’IDEC Sport a prouvé sa force mentale et physique dans ce morceau de bravoure qui a vu de tomber plusieurs concurrents ( le Maxi Edmond de Rothschild, et le Maxi Banque Populaire IX). « Je n’ai pas dormi depuis une semaine déclarait-il à la conférence de presse. Et puis c’était un trajet difficile. On a eu une dose importante de moments délicats à gérer ».
Impérial malgré son bateau blessé, amputé d’un foil et d’un safran, le skipper de Macif qui menait depuis le 5 novembre et qui a passé le plus clair de son temps à bricoler, pourrait juger la sentence injuste. Sauf que le marin de 35 ans, recordman du tour du monde en solitaire, ne semblait pas si dépité à son arrivée au ponton du Mémorial ACTe.
Dans ses premières déclarations, il avouait même avoir savouré le spectacle donné pour la fin du bal : son duel au ralenti avec Joyon…