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Météo compliquée pour les skippers de la Transat Jacques Vabre 

La situation est particulièrement complexe sur ce début de Route du café. La stratégie habituelle pour un départ automnal, c’est aller plein ouest chercher un front, se faire bousculer dans du vent et de la mer, puis attraper la bascule de vent qui fait descendre au Sud. 

Météo compliquée pour les skippers de la Transat Jacques Vabre 
Météo compliquée pour les skippers de la Transat Jacques Vabre 

Une météo labyrinthique

Cette 14ème édition présente un tout autre scénario : du près, avec une dépression qui stagne, une zone sans vent au Sud du Portugal et des alizés pas très clairs…

La veille du départ, les skippers travaillent à fond la météo, avec bien souvent des spécialistes en la matière, capables de leur définir le meilleur début de route. Mais cette année, personne n’a trouvé la voie royale. 

Les skippers savaient qu’il y aurait du vent se renforçant progressivement pour atteindre les 35 nœuds à la pointe bretonne, mais pour le reste, c’était l’incertitude totale. 

« Nous nous donnons jusqu’à lundi matin pour décider avec les premiers fichiers météo du jour » confiait le matin du départ Damien Seguin, le skipper de l’Imoca Apicil. Et c’est finalement hier soir que chaque duo a pris sa décision. 

Choisir son camp

« Nous n’avons pas voulu aller dans l’Ouest, nous avons pris la décision hier soir. C’est une dépression complexe à l’ouest, ça nous paraissait compliqué, et puis les routages donne un temps équivalent entre les deux routes, donc nous nous sommes dits qu’on serait mieux à faire tourner le bateau à 100 % au près » explique Sébastien Simon, skipper de l’Imoca Arkea-Paprec avec son foil bâbord en moins.

Pendant ce temps-là, trois équipages font route plein ouest tribord amures (Hugo Boss, Bureau Vallée et Maître Coq), prêts à affronter des vents plus forts et une mer plus agitée. 

Difficile en mer, alors que ça secoue et qu’il faut faire avancer la machine au maximum, de penser tête reposée au meilleur choix de route. 

« Je laisse Bertrand à la barre, c’est là où il est bon, et je m’occupe de la météo », raconte Vincent Leblay à bord du Class40 Cré’Actuel – Côtes d’Armor à la vacation de midi. 

Sur l’Imoca 11th Hour Racing, les problèmes de connexion ne permettant pas de recevoir régulièrement les fichiers météo ont dicté le chemin à prendre : « La dépression dans l’ouest n’est pas très claire, on ne sait pas trop ce qu’elle va donner. Nous sommes handicapés avec ces problèmes de connexion, nous avons choisi le sud » explique Pascal Bidégorry ce midi. 

Car les ennuis techniques et les petits dommages de matériel ont certainement pesé dans la balance au moment de prendre une décision. Et la réalité est souvent très différente de ce que l’on voit sur la cartographie. 

Depuis que le vent a tourné au sud hier après-midi, les conditions demeurent très instables : « Nous avons eu des grains, des zones de molle, le vent est irrégulier en force et en direction » relate ce midi Aymeric Chappellier sur Aïna Enfance & Avenir, nouveau leader en Class40 au classement de midi. 

Catherine Pourre, skipper du Class40 Eärendil qui a opté pour une route très ouest comme le tandem sur Crédit Mutuel, tente une explication pour la suite : « Rien n'est encore écrit, mais nous allons chercher dans l'Ouest le contrefort de la 2ème dépression, avec peu de vent et au près, puis ensuite négocier au bon endroit le passage dans l'anticyclone bien établi sur les Canaries, et enfin se positionner au mieux pour passer le pot au Noir. » La suite de la course s’annonce complexe…

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