18 Novembre 2019
Basé au Château d'Oléron, le chantier Ocqueteau était bien connu pour ses petits bateaux à moteur de type timoniers dédiés à la pêche-promenade.
La décision rendue mardi dernier par le tribunal de commerce de La Rochelle matérialise l'absence de repreneur crédible pour le chantier, et l'impossibilité de maintenir une activité, du fait d'un plan de charge insuffisant pour les mois à venir.
La liquidation du chantier Ocqueteau met un terme à une histoire industrielle née en 1948, quand un charpentier de marine, Guy Ocqueteau crée son chantier naval au bord du chenal d'Ors, sur l'île d'Oléron. D'abord spécialisé dans les bateaux de pêche en bois, le chantier comptera parmi les précurseurs du polyester, et exposera en 1963 son premier bateau de plaisance construit dans ce matériau au CNIT de la Défense !
Racheté au milieu des années 80 par Jeanneau, Ocqueteau sera repris par Jean-Pierre Mellier en 1996, avant d'être racheté par Christian Monnier, un ancien cadre du groupe automobile PSA en 2013.
Un rachat qui permet au chantier de bénéficier d'une nouvelle dynamique, avec un chiffre d'affaires passant de 1.7 à 4.2 millions d'euros entre 2013 et 2018, mais qui recèlera en soi la chute à venir, du fait d'une sous-capitalisation patente.
Sous capitalisé, le chantier Ocqueteau n'aura pas pu bénéficier d'un niveau de trésorerie à même de répondre aux forts niveaux de besoin de fonds de roulement (BFR) cycliques, propres aux activités nautiques, et à la nécessité absolue d'investir en recherche et développement, démarche indispensable pour lutter contre la concurrence.
Avec la liquidation du chantier Ocqueteau, c'est tout un pan de l'histoire nautique française qui s'éteint, consacrant la très forte concentration du secteur. Avec une interrogation désormais : y aura-t-il un repreneur pour les droits intellectuels et les moules des bateaux les plus vendus ?