26 Janvier 2021
Que l’on se trouve en équipage réduit, en présence d’un fort vent traversier, très serré entre d’autres bateaux, ou encore qu’il s’agisse d’un bateau de fort tonnage, il n’est pas toujours possible de déborder à la main le bateau du quai lors de l'appareillage, et les propulseurs et autres pods n’équipent pas encore tous les bateaux.
On peut alors utiliser une technique utilisant la rotation du bateau autour d’un point fixe, à l’avant ou à l’arrière. C’est le départ sur garde.
Les gardes sont les amarres qui empêchent le bateau d’avancer ou de (re)culer sur son amarrage.
Cette manœuvre pratique et élégante, permet de décoller l’arrière d’un bateau d’un quai sans disposer d’aucune erre.
Une fois dégagé, la marche arrière peut être engagée et l’appareillage terminé.
La manœuvre consiste à larguer toutes les amarres sauf la garde avant côté quai pour appuyer le nez du bateau toujours côté quai contre ce dernier, puis le faire pivoter en marche avant lente, retenu par sa garde.
Dans cette manœuvre, le flux de turbulences produites par l’hélice s’exerce directement sur le safran, rendant le bateau manœuvrant.
La séquence de départ sur garde avant (amarrage sur bâbord pour l'exemple)
Ici, on va faire pivoter l’avant du bateau autour du point de fixation à terre de la garde arrière. Cette manœuvre sert principalement lorsqu’on doit envisager, immédiatement après la sortie, un demi-tour, plus aisé à réaliser en avant qu’en arrière.
L’hélice projette ici ses turbulences loin du safran, limitant d’autant l’efficacité de ce dernier. Pour cette raison, en cas de vent de travers fort, le départ sur garde arrière demeure moins efficace que celui sur garde avant.
Pour réussir cette manœuvre, on informera bien sûr en avance l’équipage participant.
On protégera l’arrière côté quai, ces derniers allant se trouver en contact étroit.
On anticipe la présence d’un équipier auprès de la garde arrière, avec une défense auprès du tableau arrière côté quai.
On largue les amarres préalablement passées en double, pointes avant en dernier, puis on enclenche le moteur en marche arrière lente. On module le régime moteur en fonction de la vitesse de rotation du bateau.
Une fois bien décollé, on passe au point mort puis on peut larguer et récupérer hâtivement la garde arrière, toute proche de l’hélice.
Il ne reste plus qu’à enclencher la marche avant, avec un coup de fouet, et à s’engager dans le chenal.