27 Mai 2021
Lorsque l’on passe un moment à l’ancre, le bateau se déplace pour se placer face au vent. C’est l’évitage. Il va se déplacer dans un cercle dont le rayon atteindra, au maximum, la longueur de chaîne ou de câblot mouillée. En pratique, le bateau se déplace d’un rayon correspondant à la longueur de mouillage ne reposant pas au fond, c’est le rayon d’évitage. Chaque bateau évite à sa manière, selon son fardage, sa carène et son mouillage.
Porter des amarres à terre limite volontairement l’évitage du bateau. Mais attention, un bateau qui ne peut plus éviter tire sur son mouillage et ses amarres avec le risque de le/les rompre. Par mauvais temps, il faut toujours laisser son bateau éviter.
Pour cette raison, il est prudent de toujours surveiller ou demeurer à bord d’un bateau amarré par l’arrière à terre.
Il est prudent d’amarrer le bateau à terre par deux amarres arrières, c’est l’amarre au vent qui travaille. En présence d’une seule amarre, si le vent tourne, l’amarre au vent peut se retrouver sous le vent et le bateau se mettre à déraper sur son mouillage.
Quand c’est obligatoire
Certains avant-ports offrent à la location des bouées aux plaisanciers installées de façon si serrées qu’il est indispensable de porter des amarres à terre pour éviter les collisions entre voisins. C’est le cas du port de Hvar en Croatie, ou, pour couronner le tout, un filet d’interdiction court à une encablure des coffres.
Quand c’est très serré
Les Marseillais connaissent bien les techniques d’amarrage dans les calanques. Profondes et serrées, offrant un chenal central, souvent surpeuplées, les calanques sont équipées d’anneaux arrimés sur les roches et destinés à recevoir des amarres.
Quand c’est surpeuplé
Certains mouillages sont tellement populaires en été, comme la calanque de Port Man à Port-Cros que les bateaux se heurtent parfois au mouillage la nuit.
Pour éviter ce désagrément, et si la nuit est calme, porter des amarres à terre permet d’immobiliser son bateau mais ne protège pas des autres !
Pour tenir en place dans un espace réduit
Par beau temps, porter une ou deux amarres à terre permet d’orienter le bateau dans un mouillage ne permettant que très peu d’évitage.
Les amarres flottantes sont plus faciles à manipuler par un “baigneur” tandis que les amarres plongeantes présentent moins de risques pour l'hélice en cas de manœuvre de dégagement.
Pour frapper l’amarre à terre, il est préférable de la passer en double, en fin de manœuvre afin de pouvoir larguer du bord en cas de départ urgent.
Si ce n’est pas possible compte tenu des distances, effectuer un tour mort et deux demi-clés de préférence à un nœud de chaise. Ce dernier est impossible à larguer sous tension !
L’intérêt de cette manœuvre consiste à mouiller plus ou moins vent arrière. La principale difficulté, lors d’un mouillage se situe dans l’important rayon d’évitage dont souffrent les bateaux à l’ancre. Entre le début et la fin de l’amarrage arrière à terre, le bateau peut se déplacer de plusieurs dizaines de mètres, rendant la mission de l'envoyé spécial à terre” délicate ! Il y a deux manières de faire : frapper l’amarre puis mouiller le bateau et l’inverse.
Frapper d’abord l’amarre à terre
Cette méthode nécessite une bonne connaissance de son bateau car elle va consister à mouiller en reculant, vent arrière. Elle présente l’avantage, quand elle est bien exécutée, de ne pas haler le bateau sur son ancre.
Mouiller puis frapper une des amarres à terre
Dans ce cas, à la fin de la manœuvre de mouillage, on met à l’eau, au point mort, un “plongeur de bord” muni d’un masque et tuba et de bottillons de plongée, chargé de tracer la première amarre arrière et de la frapper à terre.
Dans ce cas, une fois le bateau amarré au corps mort, ce dernier limite son rayon d’évitage. Un court trajet en annexe ou à la nage permettra de s’amarrer par l’arrière. Il faudra prévoir une longueur d’amarres assez importante quand le vent souffle de la côte. Une fois l’amarrage réalisé, on fera manuellement éviter le bateau autour de l’axe du corps-mort jusqu’à le placer dans la position souhaitée.
On peut passer au winch l’extrémité de l’aussière rentrée à bord pour cette phase de halage assez physique !
NB. On évite de procéder ainsi en mouillant sur ancre afin d’éviter de faire riper l’ancre.
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