28 Février 2021
La plupart des habitables de plaisance sont motorisés au diesel. La présence de ce carburant à bord, en grande quantité, ininflammable à pression ambiante, permet de l’utiliser sereinement pour le chauffage.
Les habitables propulsés par de gros hors-bords peuvent aussi être équipés de tels systèmes en montant un réservoir de gasoil auxiliaire, dont la capacité n’est pas forcément gigantesque, tant les consommations de gasoil sont faibles, pour les petits modèles de chauffage, à savoir entre 2 et 6 L par 24 h.
Un mot sur le dimensionnement de ces appareils de chauffage. Inutile de surdimensionner une installation. Les appareils aiment et sont conçus pour travailler à plein régime. A ce régime, leur rendement est maximal et les cendres les moins nombreuses, signe d’une combustion efficace.
Ni trop petit ni, surtout, trop grand.
Connus sous le nom de la marque les ayant démocratisés “Webasto”, ces chauffages à air pulsés fonctionnent selon le principe du transfert de la chaleur de combustion du gasoil à un tunnel de chauffage de l’air qui, une fois réchauffé, sera soufflé dans des conduits aboutissant en divers endroits du bateau.
L’installation de ces systèmes implique le passage de gaines au travers des cloisons, aménagements et autres meubles. La distance maximale d’installation entre l’unité centrale et les bouches de sortie ne doit pas dépasser quelques mètres. Pour cette raison, les grandes unités équipées de ces systèmes en embarquent alors plusieurs.
Au niveau du fonctionnement, pompe, électrovanne, allumage et ventilateurs consomment de l’électricité, entrée 2 A (système 2 kW) et 8 A (système 15 kW) en 12 V.
Ces systèmes ne sont pas capables de chauffer de l’eau chaude sanitaire et, suivant l’emplacement de l’unité centrale, on peut entendre le bruit du ventilateur.
Ce sont les systèmes Webasto AirTop, Eberspacher Airtronic ou Wallas Viking.
Ces systèmes, à base de chaudières diesel (on dit fuel pour le chauffage terrestre) sont les homologues des systèmes de chauffage centraux de l’habitat. Les brûleurs transfèrent la chaleur à un fluide caloporteur mis en circulation dans une boucle de chauffage fermée, qui alimente les radiateurs ou des aérothermes (radiateurs soufflants).
Une boucle secondaire est capable de chauffer l’eau chaude sanitaire d’un boiler secondaire ou du boiler de bord si ce dernier est équipé d’un second serpentin ou d’un vanne permettant de choisir son mode d’alimentation (refroidissement moteur ou chaudière).
Electrovannes, pompe à gasoil, circulateur du réseau hydraulique, contrôle, tout ceci consomme, suivant les puissance des chaudières adaptées à la plaisance, entre 3 et 20A en 12V et entre 15 et 20 L de diesel par jour suivant la régulation.
Les modèles commercialisés par Webasto et Eberspaecher, successivement les Thermotop et Hydrotronic proposent des puissances réduites adaptées aux navires de plaisance. Les spécialistes comme Kabola proposent des petites chaudières très puissantes à l’encombrement comparable à celui d’un réfrigérateur de 60 L pour des puissances comprises entre 15 et 40 kW qui conviendront parfaitement aux plus grandes embarcations, aux barges et autres péniches ou pénichettes fluviales habitables.
Les poêles au diesel sont destinés à être installés dans le carré, visibles, contre une cloison et chauffent directement l’espace ambiant. En laissant les portes ouvertes, on réchauffe évidemment aussi les cabines, bien que le résultat soit moins sensible, pour ces dernières, qu’avec un chauffage à air pulsé ou des radiateurs et une chaudière.
L’installation, si elle est plus simple, nécessite la réalisation d’une cheminée verticale et les percement, étanchéification, et garde au feu du roof. En revanche, à l'intérieur, en dehors de l’alimentation et de l’installation du poêle (qui peut quand même nécessiter de recouper une banquette et ses coussins…), les travaux sont relativement peu invasifs.
Les plus connus sont les poêles britanniques Dickinson Marine. Peu encombrants, peu bruyants, ne dégagent quasiment pas d’odeur, ils consomment 6 à 8 L de gasoil par 24 h pour les versions 5 ou 6 kW. Un serpentin peut y être ajouté pour réchauffer une boucle sanitaire. Le poêle tirant son air de l’air ambiant, l'assèche, ce qui abaisse considérablement la condensation intérieure.
Sur le plan électrique, ces poêles ne consomment de l’énergie qu’au démarrage (préchauffage diesel et ventilateur) mais plus du tout en fonctionnement. Nul besoin de disposer d’un bateau conçu pour les pôles pour bénéficier d’un chauffage efficace à bord. Un avantage ! Ils fonctionnent aussi parfaitement à la gîte.
Très “ancienne marine” les poêles à bois ou à charbon ne nécessitent aucune énergie pour leur fonctionnement, mais dégagent une forte chaleur lors de la combustion. Il faut ainsi tout particulièrement soigner l’”écart au feu” de la même manière qu’avec un poêle domestique, sous peine de faire flamber les boiseries !
L’isolation du passage du conduit de cheminée est un autre point sensible.
Enfin, disposer et stocker des bûches ou briquettes au sec, proprement et en quantité semble complexe sur un bateau. De plus le PCI (pouvoir calorifique inférieur qui décrit la quantité d’énergie par volume de combustible) du bois ne s’élève qu’à 33% de celui du diesel. Il faut 3 x plus de volume de bois ou de charbon que de diesel pour produire la même chaleur.
Les poêles américains Marine Stove, ou tout poêle à bois de faible puissance (à moins de vouloir transformer votre bateau en sauna) peut faire l’affaire si installé convenablement.
C’est ainsi qu’étaient chauffés les voiliers du temps de la marine à voile.
Les moteurs in-board génèrent une importante chaleur qui peut être dirigée vers l'intérieur du bateau.
On peut souffler l’air de la cale moteur vers le carré au moyen d’un ventilateur de cloison sur interrupteur (on soufflera aussi les odeurs) ou, moyen plus perfectionné, utiliser des radiateurs branchés sur une boucle du refroidissement moteur.
Ces solutions, peu onéreuses, s’arrêtent dès lors que le moteur est stoppé. Plus de chauffage au mouillage !
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