Chanteur des Duran Duran, un groupe au succès planétaire dans les années 1980-1990, Simon Le Bon compte aussi parmi les figures britanniques de la voile. Whitbread, Fastnet, naufrage, voici l’histoire maritime d’une pop star !

Poole harbour, 1965. Le jeune Simon Le Bon, né sept années plus tôt dans le Nord-ouest de Londres, découvre la côte sud du Royaume-Uni et son intense activité maritime.

Sa Grand-mère vient de déménager à Poole en 1965 et le jeune Simon y passe toutes ses vacances, contemplant l’activité frénétique de ce port et des dizaines de marinas de la côte sud du Dorset. Poole, c’est un des épicentres de la voile britannique.

Un tour des caraïbes avec son groupe “Duran Duran”

En 1982, le titre Rio est un succès planétaire et l’année suivante, le groupe hisse les voiles au départ d’Antigua en direction du Venezuela pour une longue croisière -de travail- au cours de laquelle sera tourné le clip Rio. Une longue navigation qui colle parfaitement avec l’image “néo-romantique” du groupe.

L’année suivante, en 1984, de passage à Cannes, durant le festival, Le Bon s’ennuie à une soirée et tombe sur un article de magazine concernant la Whitbread 1979. Le photo reportage montre des vagues énormes, des barbes gelées, un gros voilier à la gîte…

Ça a l’air vraiment cool, dit-il ! Tu plaisantes ? Lancent ses compagnons ! Non, vraiment cool !

La Whitbread, la Volvo race des années 1974-2002

La Whitbread, c’est alors la plus difficiles de courses au large en équipage. S’y affrontent les équipages les plus aguerris et les skippers les plus pointus.

Cette course est désormais connue sous le nom de Volvo Ocean Race après un changement de sponsor intervenu en 2002.

Les voiliers destinés à la participation à cette course nécessitent des études très spécifiques et leur mise au point s’avère toujours longue et se déroule sur plusieurs années.

C’est là que la chance sourit au chanteur : Le voilier Colt Cars, commandé par le skipper britannique Rob James, se retrouve sur le marché, après le décès accidentel de ce dernier.

En cours de construction, le sloop aluminium de 77’ conçu par Ron Holland, le célèbre architecte néo-zélandais spécialisé dans les voiliers de course devait s’attaquer, aux mains de son défunt armateur, à la Whitbread 1985.

Le Bon eut vite vent de la situation et racheta, avec ses producteurs, les Berrow, le projet, en l’état, à la veuve de Rob James.

Ballotté d’un chantier à l’autre pour sa construction suite au décès de son commanditaire initial, ces atermoiements auront de funestes conséquences…

Galop d’essai sur la Fastnet 1985

Pour terminer la mise au point de son voilier fraîchement livré, Le Bon l’engage à la Fastnet de 1985. Cette course consiste en un aller retour de 600 milles en mer d’Irlande.

Parti très fort, par 35 nœuds de vent, Drum perd sa quille et chavire. Le Bon, qui dormait, est éjecté de sa couchette et se retrouve à quatre pattes sur le plafond inondé du voilier.

Une partie de l’équipage est prise au piège sous la coque retournée, dont Simon Le Bon, qui parvient néanmoins à s’en échapper, manquant de se noyer, retenu par sa salopette étanche. Il sera ainsi treuillé avec tout son équipage (24 en tout), par une unité de secours de la Royal Navy, lui-même prenant pied sur la terre ferme en caleçons et bottes de mer…

Échaudé, terrorisé -de son propre aveu- Le Bon envisage de renoncer définitivement à la Whitbread.

C’est Skip Novak, son skipper, qui le convainc de ne pas baisser les bras et réparer le bateau, qui n’était pas assuré, pour prendre le départ. Les investigations menées lors de la réparation du bateau mirent en lumière des défauts de soudure de la quille, conséquence de la naissance difficile de Drum.

Le voilier, tout juste remis en état pour prendre, à temps, le départ de la Whitbread 1985, la termine en troisième place.

Le vainqueur de ce millésime de la course n’étant autre que le français Lionel Péan.

Le film “Drum, the journey of a lifetime” sortira en 1988 et le titre “Grey lady of the seas” mettra en musique cette aventure durant laquelle le chanteur confesse n’avoir pu dormir durant les trois premières nuits, tant il était tendu…

Une seconde Fastnet

Désireux de prendre une revanche sur le destin dans cette course mythique, Le Bon décide de la courir à nouveau en 2005. Il loue Drum, dont il s’était séparé en 1988, et l’engage à cette édition de la course. Tout finit bien en 2005, mais la météo, à base de pétrole, ne permet pas de réaliser une performance.

Si l’attrait de Simon Lebon pour la course n’a pas faibli avec les années, il s’engage désormais pour la Blue Marine Foundation, une fondation qui combat la surpêche et la disparition de biodiversité en créant des réserves naturelles. Il participe régulièrement à des courses sur des Maxis et navigue toujours, à voile et à moteur.