C'est un petit tremblement de terre qui vient de secouer le monde de la Grande Plaisance, avec la mise en faillite du chantier italien Perini Navi, le 29 janvier, par le tribunal de commerce de Lucques (Lucca - Viareggio).

La décision du tribunal de Lucca de placer Perini Navi en redressement judiciaire, a été consécutive à sa décision de refuser de cautionner un plan de restructuration présenté par la famille Tabacchi, propriétaire du chantier au travers de la société Fenix.

Cette mise en redressement judiciaire ne constitue pas une surprise en soi, Perini Navi croulant sous 100 millions de dettes et manquant cruellement de fonds propres. La procédure qui vient de se mettre en place le 29 janvier, trouve sa source en septembre 2020, quand la famille Tabacchi annonçait un plan de restructuration comprenant un nouvel investissement du fond Blue Skyes Investment Group, à hauteur de 30 millions d'euros, consistant dans un prêt convertible, sur 4 ans.

En bref, les propriétaires cherchaient désespérément du cash - la spécialité de Blue Skye - quitte à perdre du capital à moyen terme, s'ils n'avaient pas été en mesure de rembourser ce prêt et ses coquets intérêts : 12% !!

Il semble de fait que ce prêt n'ait jamais abouti - une question d'actifs en caution - et devant les 100 millions d'euros de dettes du chantier, les juges ont préféré prononcer la mise en redressement judiciaire de Perini Navi, nommant en la personne de Franco Della Santa, son administrateur judiciaire.

Le rôle de ce dernier sera de déterminer la valeur des actifs du chantier, puis de procéder à leur mise en vente, en un seul bloc ou par appartements, une perspective qui intéresserait déjà des acteurs comme Sanlorenzo, Italian Sea Group et Ferretti Group !

Créé en 1983 par Fabio Perini, le chantier Perini Navi est une pépite dans le monde de la Grande Plaisance, tant par le mythe qu'il a su construire au fil des ans - le leader mondial de la voile de luxe - au travers de megayachts incroyables comme Maltese Falcon ou Felicita West, que par ses 3 sites industriels basés à Viareggio, La Spezia et Tuzla (Turquie).

En 2017, en proie à des premières difficultés, Fabio Perini ouvrait le capital de sa société à la famille Tabacchi via la structure de cette dernière, Fenix.

Un nom prédestiné qui pourtant, n'aura pas suffi à péréniser la structure et à la redresser.