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Lion Yachts 60 Flybridge, un trawler de 18 m quadrimoteur hors-bord

On associé souvent les moteurs hors-bord à un coût d'entretien réduit et ce paramètre conduit un partie importante de la production de bateaux à moteur à basculer vers ces engins.

Le chantier italien Lion Yacht vient de livrer un Trawler de 60' (18 m) hors-bord ! 

Jusqu'ou iront les hors-bords et est-ce bien raisonnable ?

Lion Yachts 60 Flybridge, un trawler de 18 m quadrimoteur hors-bord

Le Lion Yacht Evolution 6.0

A mi-chemin entre la vedette à flybridge et le trawler, ce "sport trawler" de 18m de longueur sur 5 m de largeur dispose d'un garage à annexe latéral dont l'ouverture dans le pavois forme plateforme de baignade. A l'intérieur, 3 cabines doubles destinées au propriétaire et à ses invités et une autre pour accueillir l'équipage.

Le propriétaire à l'origine de la commande aurait été séduit par la faiblesse des coûts d'entretien des hors-bords en comparaison des motorisations sur pods, V-drive montées ou ligne d'arbre montées sur les grosses vedettes ou sur les trawlers océaniques.

De plus, les hors-bords, au contraire de ces motorisations, installées dans les coques, leur transmettent moins de bruits et vibrations et consomment un volume intérieur plus faible.

La version hors-bord, décrite ici, monte 4 blocs Yamaha V8 XTO de 425 HP soient un total de 1700 HP pour 27 tonnes.

Côté performance, le Lion Evolution 6.0 a été mesuré à 36 nœuds à 6000 RPM et 14 nœuds à 3500 RPM.

Lion Yachts 60 Flybridge, un trawler de 18 m quadrimoteur hors-bord
Lion Yachts 60 Flybridge, un trawler de 18 m quadrimoteur hors-bord
Lion Yachts 60 Flybridge, un trawler de 18 m quadrimoteur hors-bord

Comparaison

Même si les moteurs diesel voient le niveau de leur bruit diminuer, on imagine mal comment un quadrimoteur lancé à plein régime pourrait produire moins de bruit qu'un bimoteur diesel, tournant plus lentement, inboard.

Le bruit ressenti à l'intérieur, en croisière s'avère peut-être plus réduit.

La question des vibrations reste à l'avantage du hors-bord.

Par contre, un rapide coup d'œil dans les caractéristiques des moteurs XTO 425 nous renseigne sur leur consommation qui s'établit ainsi pour 4 moteurs fonctionnant au SP95 :

360 L/H à 14 nœuds

1108 L/h à 36 nœuds

Ces chiffres sont à comparer de ceux relevés à bord d'une vedette à flying bridge, comme la dernière Prestige 690 (dont l'essai est ici) et qui s'établit à successivement  en diesel :

198 L/h à 14 nœuds

380 L/h à 32 nœuds

La question de l'autonomie ne joue pas en la faveur du quadrimoteur avec un rayon d'action limité à 6 h à 14 nœuds contre près de 20 h pour la Prestige 690.

L'avantage du coût d'entretien d'un hors-bord (multiplié par 4 ici) existe-t-il réellement sur un engin de cette taille ?

Le Yamaha XTO 425 V8

Le Yamaha XTO 425 V8

Coup de folie, coup de marketing ? Probablement. Avec un coût de carburant souffrant d'un facteur 3 ou 5 en comparaison d'une vedette à fly diesel, on a du mal à imaginer l'intérêt d'un tel trawler.

Quand à l'image véhiculée par un tel engin, chacun reste maître de son jugement, mais le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle est, très très loin de l'air du temps !

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