1 Mars 2022
La fermeture des détroits entraîne, de fait, l'impossibilité, à tout navire militaire, de quelque nationalité que ce soit, d'entrer dans les eaux de la Mer Noire depuis la Méditerranée, qui constitue son unique accès.
Les détroits des Dardanelles, sur la péninsule de Gallipoli, furent le théâtre d'une opération de débarquement des troupes franco-britanniques lors de la première mondiale, entre 1915 et 1916.
Il s'agissait, à l'époque, de contraindre la Turquie du Sultan Mehmet V, alliée de l'Allemagne Impériale, d'ouvrir ses détroits aux passages des flottes britanniques et françaises, décidées à venir en aide et à ravitailler, par la Mer Noire, l'Empire Russe, alors aux prises avec la Triplice (alliance de l'Allemagne, l'Autriche-Hongrie et l'Italie).
Le débarquement franco britannique calamiteux se solda, un an plus tard par un échec, au prix de 250.000 morts de chaque côté, une victoire portée au crédit de Mustafa Kemal, alias Atatürk, le fondateur de la Turquie moderne.
Signée en 1936 entre les états riverains et les grandes puissances de l'époque, cette convention donnait droit à la Turquie, alors en pleine ascension sur la scène intenrationale, de blocage sur les navires de guerre belligérants, qui souhaiteraint traverser les détroits dès lors que la situation de guerre serait avérée.
La convention inderdit également, en temps de paix, aux nations non-riveraines, d'y déployer un tonnage de navires de guerre de plus de 30.000 tonnes cumulé ceci pendant 21 jours au maximum.
Cette convention a permis à la Turquie de rester neutre lors du second conflit mondial et a interdit à la flotte russe de la Mer Noire de participer aux opérations du Pacifique ou du Nord.
C'est la Convention de Montreux qui empêche le déploiement de groupes aéronavals en Mer Noire.
C'est aussi pour la contourner que le gouvernement Turc a entrepris la construction du Canal d'Istanbul, une voie navigable alternative à la route des détroits.
Enfin, plus récemment, des bruits d'installation d'une base militaire OTAN en Bulgarie courent, une insatallation qui permettrait la présence de navires lourds de l'OTAN, à demeure, en Mer Noire. Une présence déstabilisante dans la région.
Avec une fermeture intervenant au 6e jour d'une intervention russe largement préparée, peu de risque que les amiraux russes aient été pris par surprise...
De plus, des observateurs se sont montrés surpris des mouvements de la flotte russe, courant janvier et février, de de la très importante concentration des grands navires, appartenant à toutes les flottes russes, concentrés en mer Noire et arrivés par les détroits.
Ainsi, onze des dix-huit navires les plus importants de la flotte russe sont déployés en Mer Noire et, parmi eux, cinq n'appartiennent pas à la flotte de Mer Noire qu'ils ont rejoint au début de cette année.
Deux croiseurs lourds lance missiles de 12.000 tonnes, deux destroyers et une frégate qui ne sont pas arrivés là par hasard, juste avant le verouillage des détroits...