14 Avril 2022
Le Moskva est un navire ancien, lancé en 1982, dont les études remontent au temps de la guerre froide, à une époque ou la Russie Soviétique ne parvenait plus à suivre les investissements que la technologie rendait nécessaire face à l'OTAN et aux Américains.
Les Slava ont été conçus comme des navires tueurs de porte-avions, destinés à saturer leur défense anti-aérienne de tirs de salve de missiles lourds téléguidés.
Doté d'un armement principal composé de missiles anti-navires lourds, le croiseur lourd Moskva embarque un armement anti-aérien lourd, de type S300, destiné à l'interception, à longue distance, de cibles importantes comme des missiles balistiques ou des chasseurs bombardiers, un autre léger, plus ancienne encore car remontant aux années 1980, le SA8 Gecko ainsi que des tourelles à tir rapide conçues pour la défense rapprochée. Trois équipements quasiment obsolètes, dont les études remontent aux années 1970 et 1980, bien avant l'entrée en action des missiles téléguidés mer-mer ou terre-mer légers.
Le Moskva jauge 12.500 tonnes pour 186 mètres de longueur, il est armé par un équipage de 512 hommes.
Le Moskva est le bateau depuis lequel la marine Russe envoya son ultimatum aux garde-côtes ukrainiens, les défenseurs de l'île du Serpent, auquel la petite garnison aurait répondu "allez en enfer".
A 22:00 UTC le 13 avril, la marine ukrainienne déclare avoir touché, par deux fois, le croiseur amiral, par des tirs de missiles R360, une version ukrainienne modernisée d'un ancien missile terre-mer russe.
Le R360 est un missile léger, moins d'une tonne, lent, mais relativement peu coûteux. Il peut être utilisé en salves destinées à saturer la défense anti-aérienne de certaines cibles peu perfectionnées...
De son côté, la marine Russe a confirmé la fortune de mer, causée, d'après l'agence Tass, par l'explosion accidentelle de munitions à bord.
Une photo de ce qui pourrait avoir été un impact sur le Moskva circule, mais on peut mettre sa véracité en doute.
La thèse russe, de l'incident ayant causé l'explosion du navire et son abandon préalablement à sa perte laisse perplexe quand on se souvient de l'attitude Russe face au drame du Koursk, un sous-marin endommagé dans lequel le Kremlin a laissé mourir, sans assistance, la moitié vivante de l'équipage pour éviter de dévoiler la cause de son accident.
Imaginer que la Russie en guerre, abandonne un navire de surface, endommagé par un incendie accidentel non maîtrisé, semble difficile à croire tant sur le plan de l'image produite que sur celui des routines et systèmes de lutte contre l'incendie.
En revanche, les exemples ne manquent pas dans l'histoire de navires dont les munitions explosent après avoir encaissé des tirs au but.
Ainsi, lors de la bataille de la mer de Corail, en 1942, l'USS Lexington, touché par des torpilles, en encaisse une qui ravage un hangar dans lequel une escadrille de chasseurs bombardiers procédait à son réarmement. Les bombes des avions explosèrent dans le bateau, provoquant la déflagration des autres munitions stockées dans le navire et sa perte.