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Nautisme : laver le linge à bord de son bateau de plaisance

En croisière, la question du nettoyage des vêtements se pose. 

S'il existe partout des laveries et que leur fréquentation donne l'occasion de visiter, en profondeur, les escales, cette solution reste contraignante.

Si on décide de la faire à bord, on va augmenter les volumes d'eaux grises déversées à la mer. De quoi s'agit-il exactement et quelles solutions éxistent pour limiter l'impact de la lessive à bord ?

Nautisme : laver le linge à bord de son bateau de plaisance

A terre, tous les effluents, eaux noires, eaux grises, sont retraités afin de ne rendre, théoriquement, au milieu, que des eaux peu chargées et relativement propres. C'est le rôle des centrales d'épuration.

En mer, pour la plaisance, si la réglementation Polmar existe pour ce qui concerne les eaux noires, il n'en est rien pour les eaux grises et la plaisance.

Or, les environnements marins sont sensibles et peuplés d'une biodiversité fragile qui tire sa nourriture, son oxygène et sa survie du milieu.

Les eaux grises sont déversées directement dans l'eau de mer, avec une part importante de détergents et composés chimiques toxiques qui composent les cocktails que sont devenus lessives et savons.

Il appartient au plaisancier de faire preuve de responsabilité.

Une machine Daewoo Mini

Une machine Daewoo Mini

La filtration des microplastiques

La composante synthétique des vêtements moderne en fait d'immenses émetteurs de microparticules plastiques. Ces fameux microplastiques sont davantage issus des eaux de lessives que de la décomposition des déchets marins. A chaque lavage, ce sont pas moins de 700.000 micros débris qui sont émis.

La Commission Européenne s'est penchée sur la question et, en France, les lave-linge terrestres seront équipés, d'ici à 2025, de filtres capables de les retenir.

La solution est extrêmement simple, il s'agit d'un filtre à cartouche, intercalé dans le tuyau d'évacuation de ces eaux, qui retient les particules.

Un tel filtre, peu encombrant, ne consomme pas d'électricité et sa durée de vie s'élève à 6 mois. 

La sélection du détergent

Les effluents (eaux grises) issus de la lessive, une fois débarassés des microparticules, contiennent encore des restes de détergents et autres agents de couleur, de blanchiment ou d'odeur, presque tous issus de la pétrochimie.

Autant de produits qui terminent dans les eaux grises puis dans le milieu.
A terre, les stations d'épuration limitent les rejets vers le milieu naturel, en mer, il n'y a rien de tout cela.

Ces différents composés sont souvent toxiques pour l'environnement et très peu biodégradables. Pour notre part, nous avons vécu la désagréable expérience de nous trouver sous le vent d'un bateau équipé d'un lave-linge qui enchaînait les lessives tandis que les douches se succédaient sur la plate-forme arrière. Une peu ragoûtante mousse dérivait vers la côte et les tortues marines qui peuplaient l'endroit...

Le choix d'une lessive simple, composée d'un tensio-actif naturel, comme le savon noir, dénué de composants chimiques additionnels devrait couler de source.

Ce raisonnement est valable également pour les produits de toilette, comme les gel-douches ou les dentifrices.

Pollution par détergents

Pollution par détergents

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