2 Janvier 2023
Multicoques - 2 chantiers à vendre en 2023
Le monde des multicoques affiche une santé insolente, une dynamique qui conduit à la mise sur le marché de deux acteurs importants de la filière, l'un pour cause de prochain départ en retraite de son propriétaire historique, ce qui pourrait pousser son client à casser sa tirelire, et l'autre, situé aux antipodes du premier, pour cause de désengagement d'un fond d'investissement, qui souhaite soit réaliser son bénéfice, soit qui anticipe un prochain ralentissement de la demande. Rappelons qu'en 2022, c'est le chantier français Privilège Marine qui avait été cédé à ses managers par son propriétaire allemand, le Groupe HanseYachts Ag. Une cession sur laquelle nous reviendrons bientôt et sur laquelle Hanse s'est enfin clairement expliqué..
Catamarans - des modèles électriques chez Lagoon
Selon nos informations, la marque française de catamarans de plaisance Lagoon, leader mondial du secteur, et filiale du Groupe Bénéteau, plancherait actuellement sur le développement de modèles électriques, dont les première unités seraient d'ores et déjà en cours de commande, par un géant du secteur de la location de voiliers. Les premières livraisons seraient attendues en 2024. Notons que dans ce domaine, Fountaine-Pajot prévoit de livrer dès 2023 des catamarans électriques Aura 51 à un grand loueur, tandis que Dufour le fera avec un voilier monocoque.
A Bordeaux, B2 Marine se positionne en spécialiste des circuits courts
Situé à Latresne, en proche périphérie de Bordeaux, le chantier naval B2 Marine, constructeur des opens hors-bord Cap-Ferret et des voiliers monocoques Djinn, a développé tout un eco-système de fournisseurs français, situés à moins de 400 kms du chantier. Une façon pour son dirigeant, Bertrand Badets, de se différencier et de prôner les circuits courts, qu'il s'agisse de résine, d'inox, de moules, de menuiserie et de selleries/coussins. Une démarche qui rentre pleinement dans une stratégie ESG et un bilan carbone et ses fameux Scope, 1, 2 et SURTOUT 3 !!
RCMarine - départ de Loïc Roix
C'est lors du dernier Nautic de Paris que l'information a circulé dans les allées du salon, quant au départ de Loïc Roix, de la direction de RCMarine Ouest, à savoir le pôle de 6 concessions Bénéteau du géant français de la distribution automobile (Porsche, Mercedes-Benz, Lexus, Toyota....), toutes situées sur la côte Ouest, entre La Rochelle et Arzon. Ce départ intervient après l'arrivée à la tête de RCMarine de Luca Brancaleon, ex-DG délégué du Groupe Bénéteau. Dans ses fonctions, Loïc Roix aura su créer un réseau cohérent de concessions bateau, toutes issues d'une stratégie ambitieuse de croissance externe, fédérer les équipes, lancer la construction de concessions jamais vues dans la filière - on pense à Saint Gilles Croix de Vie - et initier un rapprochement avec Highfield, qui a débouché sur le rachat de l'importateur français des semi-rigides chinois, et le lancement d'une gamme de bateaux semi-rigides siglés RCMarine.
Quel avenir pour le Nautic de Paris ?
Les semaines qui viennent seront cruciales pour l'avenir du Nautic de Paris, une grande concertation des professionnels de la filière étant planifiée en ce début d'année 2023. L'édition 2022, avec à peine plus de 200 bateaux exposés (!!!), pour 700 programmés, et 150 000 visiteurs annoncés, ne restera pas dans les annales. Il y a 20 ans, l'Europe comptait 3 grands salon nautiques indoor en hiver, avec par ordre d'importance Düsseldorf, Paris et Londres Earl's Court. C'est Londres qui a tiré sa révérence en premier, une tentative de relance ayant échoué après un an d'absence, et c'est désormais sur Paris que tous les regards sont fixés. Parmi les grandes raisons de la désaffection du salon nautique parisien - notamment des exposants - les coût prohibitifs de Viparis, le fermier de la Porte de Versailles, des problèmes liés à l'organisation, le désintérêt manifeste de la Ville de Paris pour l'activité Salons, mais aussi les frais de transport des bateaux et ceux de vie sur place, avec la mauvaise habitudes des hôteliers de faire grimper l'addition lors de l'événement (yield management), et enfin les traditionnels mouvements sociaux de décembre de la fonction publique et assimilés, qui découragent la venue des visiteurs. Egalement le succès de salons comme Cannes, La Rochelle, La Grande Motte et des salons régionaux... L'issue de la concertation des professionnels est très attendue, qui donnera les grandes lignes du Nautic 2023. Une chose semble sûre : s'il sauve sa peau, il sera sans nul doute différent de celui de 2022.