2 Février 2023
Le propriétaire de bateaux qui effectuent eux-mêmes la maintenance de leurs navires savent combien il faut traiter avec prudence la question du couple de serrage des boulons dans un assemblage.
La rupture d'un boulon dont une partie resterais insérée dans son filetage constituant un véritable casse-tête mécanique dont on ne vient que difficilement à bout avec un extracteur et beaucoup d'adresse...
Les employés de la société britannique Babcock ne devaient pas ignorer cette peine lorsqu'ils ont procédé à un remplacement de boulons maintenant un calorifugeage sur un circuit de refroidissement, à bord du HMS Vanguard.
Le HMS Vanguard n'est pas n'importe quel navire, il s'agit d'un SNLE (Sous-marin nucléaire lanceur d'engins), un navire porteur de missiles balistiques intercontinentaux à ogives multiples, de torpilles et d'un réacteur nucléaire dans sa chaufferie...
Sept boulons de cassés qui ont été remis en place, simplement recollés à la colle cyanocrylate (SuperGlue). Ni vu, ni connu ? Non, pris, pendu, dit-on dans la Marine Nationale et probablement aussi dans la Royal Navy !
Les travaux concernaient le système de refroidissement du réacteur nucléaire de HMS Vanguard, des travaux placés sous haute surveillance...
Comment les contrôleurs ont-ils repéré le subterfuge ?
Le plus simplement du monde, à l'issue de la période de carénage, des essais de mise en fonctionnement ont eu lieu, et une tête de boulon s'est détachée et a roulé sur le sol sous le regard des contrôleurs !
Le MoD (Ministery of Defense) britannique a diligenté une enquête afin d'établir d'une part, les raisons et responsabilités de cette étonnante réparation et de déterminer les failles dans le système de contrôle de qualité des travaux engagés.
Les boulons défaillants n'ayant été découverts que fortuitement, lors de la phase d'essais suivant les travaux, générant une nouvelle immobilisation du navire.