Nautisme et yachting - Mauvaise nouvelle depuis Lorient La Base, le Pôle Course au Large de Lorient, au coeur duquel est basé le chantier naval Marsaudon Composites, constructeur des catamarans sportifs ORC.

Nous venons en effet d'apprendre le placement en redressement judiciaire, vendredi dernier, du chantier Marsaudon Composites, constructeur des catamarans de sport ORC.

Ce placement en redressement judiciaire, avec une période d'observation de 6 mois, est consécutif à une cessation des paiements. 

Marsaudon Composites est positionné sur un segment de marché très spécifique, une niche de marché diront certains, à savoir les catamarans sportifs, à dérives, adressant des propriétaires. Des unités à bord desquels on atteint des vitesses incroyables, qui procurent de fortes sensations à la barre franche, mais qui ne sont pas à mettre dans toutes les mains !

La gamme du chantier Marsaudon Composites se compose de 3 modèles, les ORC 42 (ex-TS 42), ORC 50 (ex-TS 50) et ORC 57.

Sur un tel marché de propriétaires, ces unités sont commercialisées en direct, avec un mode de paiement par acomptes successifs, du lancement du projet à la livraison. Une cessation des paiements signifie donc que les acomptes ne suffisent pas pour assurer les charges fixes de la structure, et les coûts de fabrication des unités en cours de construction.

Ce, dans un contexte où les ruptures de certains composants ont pu affecter les plannings de production et ralentir, voir retarder fortement des livraisons, et donc le versement de sommes importantes.

Décryptage - Ce redressement judiciare intervient dans un contexte très difficile pour le nautisme, ou les ventes sont à l'arrêt depuis des mois, et où les stocks des distributeurs sont au plus haut, avec un changement de millésime qui arrive dans un gros mois. Une situation qui a débuté avec la guerre en Ukraine, puis la fin de la TVA à 10% sur les LOA, la forte augmentation généralisée du prix des bateaux neufs (30 à 50% en 3 ans), et s'est poursuivie avec l'augmentation des taux d'intérêt qui ont fait exploser le coût des crédits (4 à 5% en France, 7% aux USA...).