Les effets les plus graves de la foudre sur un bateau de plaisance, voilier ou bateau à moteur, ne sont pas les plus visibles... C'est souvent les systèmes électriques et électroniques, ainsi que ceux de conservation-transformation de l'énergie qui encaissent les dégâts les plus lourds. 

Des dégâts qui laissent les bateaux en très mauvaise posture, sans propulsion, ni moyens de communication, ni moyens de positionnement, ni pompes, ni éclairage...

Lorsque la foudre communique son courant aux circuits électriques ou électronique du bateau, on parle d'arc secondaire. Cette communication peut être directe via un appareil, typiquement la radio, ou naître lorsque deux conducteurs proches sont soumis à une surintensité telle que les conditons de création d'un arc électrique sont réunies.

L'arc secondaire peut aussi naître lors d'un impact de la foudre dans l'eau, à proximité du bateau. Au point d'impact, le courant emprunte la voie offrant le moins de résistance. Le courant se dissipe à la surface de l'eau qui fait un mauvais conducteur. Un passe-coque métallique, une sonde en font un excellent. Excellent conducteur métallique signifie point d'entrée dans le réseau électrique. Si le bateau ne dispose pas d'une liaison équipotentielle totale, une liaison qui met à la masse via une plaque tous les éléments métalliques du bateau, notre passe coque va transmettre le courant à l'intérieur du bateau un courant capable de générer un arc secondaire avec un conducteur proche.

C'est ce qui c'est produit dans la marina ACI de Split en septembre 2020 quand un éclair à frappé l'eau à proximité de quatre catamarans Lagoon dont les circuits électriques et toute l'électronique du bord ont été détruits occasionnant des dégâts de plusieurs centaines de milliers d'euros.

Les câbles qui alimentent les différents appareils électriques DC des navires de plaisance sont tous protégés contre une intensité de courant de court-circuit en rapport avec celle l'appareil qu'il protègent.

Cette protection se compte en une poignée d'ampères, quelques centaines pour les batteries et milliers pour les batteries lithium.

Mais en présence d'un arc secondaire, surtout si la foudre a frappé directement le recepteur du bateau directement, les intensités en jeu sont de l'odre de plusieurs dizaines de milliers d'ampères.

Des surintensités contre lesquelles les appareils et leur alimentation ne sont pas protégés et qui leurs sont fatales.

C'est ainsi que sans protection spécifique, la majorité des appareils électriques du bord sont menacés. ECU des moteurs, alternateurs, pompes, électronique, guindeau, propulseur, éclairage, tous peuvent être détruits en un instant.

Les exemples ne manquent pas dans la littérature et le dernier date du début de ce mois : Un australien a été récupéré après 3 mois de dérive dans le pacifique sur un catamaran foudroyé et privé de l'ensemble de ses systèmes...