27 Décembre 2024
Les grincheux refusent de voir que des catégories entières de navires de plaisance ont et vont basculer à l'électrique, en opposant à ces motorisations toute sorte d'arguments, dont l'un, et non des moindres, concernant la sécurité des batteries.
Les batteries lithium ont mauvaise presse. On confond allègrement les chimies, NMC, LFP ou LTO... On met dans le même sac les chargeurs de petits appareils qui chargent sans cesse sans surveillance des paramètres de leur batterie avec les systèmes de chargement les plus perfectionnés à BMS intégré.
Nous avions collecté, il y a quelques mois, de petits films qui montraient la conséquence de la perforation d'une cellule lithium ? Sur les films présentés dans cet article, la cellule NMC explosait, la LFP chauffait un peu, mais restait utilisable...
Alors quand EP Technologies nous a conviés au Metstrade pour assister à un test de perforation en direct, cette invitation a retenu mon attention ! Le test de perforation consiste à simuler l'accident le plus grave qui puisse arriver à une batterie en dehors de l'incendie du local où elle se trouve. La perforation crée un court-circuit de nature à mettre la cellule en emballement thermique, une situation dans laquelle son électrolyte se met à bouillir puis explose. Sympa.
Sur leur stand, Marco Ottiker, le patron, en bras de chemise, un tournevis et un marteau en main face à une cellule HSS. Bam bam bam, la cellule et perforée et rien ne se passe. Rien du tout. Elle circule de mains en mains. C'est l'effet Lithium Hybrid Solid State.
Les cellules Solid State qu'utilise EP Technologies ne sont pas nouvelles. Elles le sont dans le nautisme et c'est l'occasion de tirer mon chapeau à la société danoise. Alors que les solid state arrivent tout doucement dans l'automobile qui fournit ensuite généralement la marine, EP Technologies assemble ses propres batteries à partir de cellules.
Concevoir une batterie marinisée n'était alors qu'un jeu d'adulte ! Une innovation qui met sur le marché la batterie lithium la plus stable du marché. Insensible à la température (il faut la porter à plus de 350°C pour qu'elle brûle, à cette température toute la cale moteur est en feu), même basse et négative, possédant un nombre de cycles colossal, plus de 10.000, capables de décharges fortes et supportant des courants de charge élevés, elle est légèrement moins dense en énergie (15 kWh pour 100 kg - ce qui est tout à fait acceptable-) que le LFP. Mais et alors ?
Sur les navires où l'on embarque des machines à laver la vaisselle, il y a quelque chose de ridicule à critiquer une batterie qui pèse 10 kg de plus (pour 15 kWh) que sa consœur NMC sans souffrir d'aucun de ses inconvénients.